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MIGRANTS - Il aura vocation à accueillir, soigner et mettre à l'abri de façon temporaire les migrants de la capitale.

Boulevard Ney, dans les quartiers périphériques du 18ème arrondissement de Paris, se dresse une étonnante structure gonflable colorée.

Conçue par l'architecte Julien Beller, en collaboration avec Emmaüs Solidarité, maître d'oeuvre du projet, et la mairie de Paris, cette bulle dénote dans ce paysage. C'est l'une des structures qui compose le nouveau centre de premier accueil pour migrants qui ouvre ce jeudi 10 novembre 2016.

Il a pour vocation d'accueillir et de mettre à l'abri les migrants arrivant dans la capitale. “Il s'agit de créer une sorte de sas. Un endroit où ils vont pouvoir venir se reposer, être mis au courant des démarches à effectuer, mais aussi se soigner”, détaille Julien Beller, spécialiste de l'architecture éphémère et modulable.

Mais ce centre n'a pas vocation à accueillir les migrants de façon indéfinie. En effet, ceux-ci ne peuvent rester que 5 à 10 jours, le temps pour eux de trouver une place dans un centre d'accueil à Paris ou en province.

3 structures d'accueil

Autre contrainte temporaire, ce centre de 5 000 m2, installé sur un site appartenant à la SNCF, devra laisser place dans 18 mois aux premiers travaux de construction d'un campus universitaire.

Le centre se décompose en trois structures :

  • Un pôle d'accueil, sous la grande bulle gonflable. Une centaine de bénévoles d'Emmaüs Solidarité y accueilleront les personnes afin de les orienter et de les renseigner sur leurs droits.
  • Un pôle santé où seront dispensés des soins d'urgences et l'accompagnement des résidents, placé sous la responsabilité du Samu Social et de Médecins du Monde.
  • Un centre de mise à l'abri temporaire, qui accueillera 400 hommes seuls qui pourront y dormir.

L'architecte a pensé ce dernier comme un lieu de vie, où les migrants pourront créer des liens. “Nous avons créé dans cette grande structure 8 quartiers pour 50 personnes. Avec, pour tous, une couleur dédiée, un espace commun, un réfectoire et des chambres où l'on a suffisamment de place pour ranger ses affaires, une prise, et une porte vitrée”, explique celui qui a déjà travaillé sur des habitats pour les populations fragiles.

Chaque quartier disposera par ailleurs de son propre bloc sanitaire. Le site comptera également un point de distribution de vêtements et une laverie.

Cette division en plusieurs espaces permet une meilleure prise en charge des réfugiés. Une équipe sera déployée par quartier afin de s'occuper du suivi, avec davantage de proximité.

Un futur site à Ivry-sur-Seine

Seuls les hommes seront accueillis dans ce centre, les femmes et les familles seront dirigées vers d'autres lieux d'accueil avant l'ouverture, en 2017, d'un centre spécifique à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne.

500 bénévoles travailleront sur le site afin d'accueillir au mieux les 50 à 80 personnes qui sont attendues chaque jour. Une alternative aux rues froides de Paris, où les migrants étaient jusqu'à présent contraint de s'installer par manque de structures pouvant les accueillir.

Après l'évacuation de la jungle de Calais et du campement de Stalingrad où plusieurs personnes se sont retrouvées à la rue, les 400 places du centre peuvent sembler bien peu. Elles restent cependant un acquis non négligeable, qui pourrait faire germer l'idée dans d'autres communes de France.