Lisa Hör - Publié le 1 novembre 2016
VOYAGE - Leur défi est triple : expérimenter la vie zéro déchet sur leur bateau, mesurer la quantité de plastiques rencontrés, et sensibiliser à la pollution des océans.
La pollution des mers, ces quatre jeunes Bretons en sont régulièrement témoins sur la presqu'île de Rhuys, où ils habitent, dans le Morbihan. "C'est assez alarmant, à chaque fois qu'il y a une tempête, il y a des plastiques qui arrivent sur les plages", commence Igor Cottin.
D'autant plus alarmant que, selon la fondation de la navigatrice Ellen Mac Arthur, il y aura plus de plastiques que de poissons dans l'océan en 2050.
Plutôt que de culpabiliser les Français avec ce problème, Igor et ses trois amis d'enfance, Robin Chenel, Brendan Goumon et Joaquim Manuel, ont décidé de les faire rêver, et de les embarquer avec eux dans un tour du monde zéro déchet à la voile, baptisé Sailing For Change.
Ce voyage, prévu pour durer deux ans, a tout pour nous donner envie de changer nos habitudes et de réduire nos poubelles. L'équipage prendra la mer le 5 novembre 2016, si la météo est favorable, depuis Port-Navalo, dans le Morbihan. Le public pourra visiter leur bateau et les rencontrer la veille, à quelques kilomètres de là, au port du Crouesty.
Le moins de poubelles possibles
Les quatre aventuriers, âgés de 26 à 27 ans, ont été sensibilisés à la protection de l'environnement de par leurs études respectives (école d'ingénieurs, spécialisation développement durable en école de commerce et master dans la gestion de projets environnementaux). Leurs diplômes en poche, ils décident de passer à l'action.
En un an et demi, leur projet a pris de l'ampleur, au point que Bea Johnson, célèbre autrice et blogueuse du mouvement zéro déchet, est devenue la marraine de leur expédition.
Ils appliqueront ses conseils à bord de leur bateau. "On va fabriquer nos produits d'hygiène nous-mêmes, comme le shampoing, détaille Igor. À chaque escale, nous allons acheter des produits frais, avec lesquels nous ferons des conserves."
Un voilier non polluant
Leur voilier lui-même est, bien sûr, écologique. L'énergie nécessaire à la vie à bord sera fournie par un hydrogénérateur, des panneaux solaires et même une éolienne qu'ils envisagent de fabriquer.
Leur objectif : utiliser au maximum les low technologies, comprendre des techniques simples conçues avec les moyens du bord, expliquent-ils sur leur site, reprenant la définition de Corentin de Chatelperron. Un autre navigateur, breton lui aussi, dont nous vous parlions il y a quelques mois...
Troisième dimension de leur expédition : l'observation des macro-déchets rencontrés sur leur itinéraire. Les données sur leur nature et leur quantité seront partagées avec l'IFREMER, l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer.
Les amoureux de la mer comme les curieux pourront suivre leur périple en vidéo sur leur chaîne youtube... et pourquoi pas, suivre leur exemple, les pieds bien sur terre, à la maison.