Matthieu M. - Publié le 20 avril 2021
SOLIDARITÉ - Dans la vallée de la Roya, les bénévoles des Week-ends Solidaires rebâtissent des villages coupés du monde.
En octobre 2020, la tempête Alex frappait les vallées de la Vésubie, de la Tinée et de la Roya. Ces pluies diluviennes ont provoqué des crues impressionnantes qui ont détruit les maisons, les routes et les ponts de cette région montagneuse de l'arrière pays niçois, dans les Alpes Maritimes.
Six mois plus tard, les habitant-es vivent encore dans des conditions difficiles, souvent coupé-es du monde et privé-es de leur habitation. Chaque week-end, des bénévoles de l'association les week-ends solidaires, se retroussent les manches pour leur permettre de retrouver une vie normale.
Une énergie fantastique au service de celles et ceux qui ont tout perdu
Depuis la création de ces week-ends, plus de 40 chantiers ont été réalisés grâce à la participation de 400 bénévoles. Leurs missions ? La remise en état de terrains des particuliers, la construction de passerelles, la réinstallation de canalisations d'eau chez les particuliers mais aussi créer du lien social avec des personnes isolées.
“Deux jours après la catastrophe on s'est rendu compte qu'il y avait une énergie fantastique de gens qui voulaient aider les sinistrés mais ils ne savaient pas comment faire. Sur les réseaux on leur a proposé une organisation efficace afin qu'ils puissent en toute sécurité aider les sinistrés”, nous a expliqué Gil Marsalla, l'un des organisateurs de l'association.
C'est sur le groupe Facebook de l'association que les organisateurs des week-ends solidaires (WES) publient régulièrement les chantiers à venir. Les bénévoles inscrits sont ensuite conviés le samedi à 5h du matin au point de ralliement où des bus les conduisent jusqu'au lieu du chantier. Ce samedi 10 avril, nous suivons un groupe d'une centaine de personnes qui se rend dans la commune de Saint-Dalmas de Tende, dans la vallée de la Roya.
Deux chantiers et plus d'une centaine de bénévoles
L'objectif du jour est double : réhabiliter le jardin d'un restaurant qui a été complètement détruit par la tempête ainsi que rénover un gîte de la commune dans l'espoir de faire revenir des touristes pour l'été.
“C'était important pour moi de participer parce que je viens souvent en montagne faire les festins et ça me permet d'aider, de ne pas soutenir qu'à travers la télé mais aussi sur place”, nous confie Alicia, qui débarrasse le terrain de Marie de ses cailloux et des morceaux de bois charriés par la crue.
Marie est la propriétaire du restaurant le Papagallo qui se trouve dans la maison dans laquelle elle est née. À cause de la tempête, une partie de son logement et le terrain ont été emportés par les eaux. “On aurait jamais pu faire ça sans l'aide de tous ces gens”, s'exclame-t-elle.
Ces bénévoles aux profils variés, certains sont commerçants, d'autres ingénieurs ou infirmiers, se relaient dans les vallées pour redonner un peu d'espoir aux sinistrés. “C'est beaucoup d'émotion. C'est un gros coup de boost, on arrive et tout d'un coup c'est possible, ils revoient leur jardin comme avant”, rappelle Sophie Claix, co-organisatrice des WES.
Combien de temps faudra-t-il encore attendre avant que les vallées soient remises d'aplomb ? “Des années”, affirme Gil Marsalla. Raison pour laquelle, en plus de l'aide pour la reconstruction, la solidarité de ces bénévoles joue le rôle d'accompagnement psychologique pour ces personnes qui ont parfois tout perdu.
Retrouvez notre reportage complet dans la vallée de la Roya dans la vidéo ci-dessous :