Clémence Leleu - Publié le 31 juillet 2016
SOLIDARITÉ - L'association Parentibus sillonne les villages isolés de Normandie afin d'épauler les familles ou les parents qui pourraient avoir besoin d'une oreille attentive.
Humeurs adolescentes, difficulté à se lever le matin, famille recomposée à apprivoiser, mais aussi problèmes plus profonds : les parents ou grands-parents sont parfois confrontés à des situations compliquées au sein de leur foyer.
Les portes claquent, les chambres deviennent des territoires inaccessibles et parfois la communication se perd.
Trouver des solutions à ces tracas peut parfois être difficile, notamment lorsque l'on vit en zone rurale. Catherine de la Hougue, à l'époque juge pour enfants, constate l'isolement et l'éloignement de certains villages normands des lieux de services sociaux.
Briser l'isolement
“Il était difficile pour les gens d'y avoir accès, afin de trouver des solutions à leurs problèmes. Bien souvent il n'existe pas de réseau ferré ni même de ligne de bus”, explique la jeune retraitée.
Puisque les gens ne pouvaient pas aller à la rencontre des assistantes sociales, la magistrate s'est mis en tête de les faire venir à eux. Elle fonde alors, avec le soutien de professionnels et de bénévoles, l'association Parentibus, en 2011.
C'est ainsi que du lundi au samedi midi, le bus prend ses quartiers sur les places des villages, aux abords des marchés ou à la sortie des écoles, afin d'accueillir au mieux les parents.
Ne pas contraindre la discussion
“Nous ne voulons surtout pas contraindre les gens, s'ils préfèrent discuter en dehors du camion, c'est possible aussi. D'ailleurs, ce n'est pas forcément nécessaire que les gens aient des problèmes pour nous consulter, ils peuvent juste avoir des questions”, détaille la présidente de l'association.
Ainsi, en tout 35 écoutants, qui sont d'anciens pharmaciens à la retraite, des éducateurs, des enseignants ou encore des notaires, qui prennent un peu de leur temps afin de venir soulager les âmes et pouvoir orienter au mieux les familles vers les structures qui leur seront le plus utile.
Pour réunir des fonds nécessaires à la bonne marche du service, l'association organise des événements, des ventes aux enchères. “Cela nous permet de payer l'entretien du bus, l'assurance et aussi la formation des écoutants”, explique Catherine de la Hougue.
Preuve que ce concept trouve son public, l'association aimerait lancer la transformation d'un deuxième bus pour pouvoir occuper encore un peu plus le territoire normand en 2017.