Lisa Hör - Publié le 6 juillet 2015
RENCONTRE - Plus d'un millier de figurines et des décors déclinables à l'infini. Tom a tout prévu pour partager sa passion pour le jeu de rôle Donjons et Dragons avec ses enfants.
Cette pièce renferme tout un univers médiéval et fantastique. Ici, Roman et Gauthier ne sont plus deux jeunes garçons de 9 et 13 ans, mais des aventuriers en mission. Ils progressent tour à tour dans une forêt envahissante et dans des marécages, montent à l'assaut de forteresses et de montagnes, combattent des golems et des dragons. Autant de scénarios imaginés par le maître du jeu, Tom, leur père, 43 ans.
Pas question pour autant de se déguiser ni de pratiquer la magie : les enfants manipulent de petites figurines. Au rythme de leurs choix stratégiques et de leurs lancers de dés, ces personnages explorent les décors en trois dimensions qui envahissent la salle. Située dans une petite dépendance de cette maison de Briey, en Lorraine, celle-ci est devenu le siège de longs après-midi de jeu.
Donjons et Dragons : une histoire de famille
Cet antre a pu voir le jour grâce à l'investissement d'Armelle, la femme de Tom et de son beau-père, Michel, bien plus bricoleurs que lui. Un vrai cadeau ! Ensemble ils ont retapé l'annexe au fond du jardin. Trois semaines de labeur, pour un résultat à la hauteur. Il a fallu réparer le toit, refaire l'isolation, poser un parquet flottant, mais aussi abattre un muret pour agrandir la pièce.
“C'était une pièce vierge, on a tout fait pour la rendre belle”, résume Michel. “Cette collection de figurines est impressionnante ! Il fallait au moins ces 20 m² pour tout installer.”
En effet, cette passion mérite une pièce dédiée et un grand espace. Adepte du jeu de rôle depuis son adolescence, Thomas a amassé avec le temps près de mille figurines. Mais ce qu'il préfère, ce sont les décors en 3D de la marque Dwarven Forge qui se déploient au centre de la pièce.
Et ce sont ses fils qui en profitent. “Le rêve de tout joueur, c'est de faire jouer ses propres enfants. Il faut profiter qu'ils soient encore petits pour tout mettre en place. Dans mon cas, ça a pris une dizaine d'années. C'est une forme d'aboutissement.” Pour eux, il a adapté les règles du jeu Donjons et Dragons et il partage ensuite leurs aventures sur son site internet.
Des aventures autour d'une table
Impossible de jouer sur la table qui sert au repas familial. “C'est une galère de tout installer et de ranger les décors dans la même journée, à la fin de la partie”, témoigne Tom. D'autant plus qu'il passe parfois plusieurs semaines à imaginer le cadre d'une nouvelle histoire. Ici tout peut donc rester en place, en attendant que la partie commence.
Ce plateau de jeu est le fruit d'une vraie recherche. “J'ai d'abord fait l'erreur de choisir une table de deux mètres sur deux mètres : c'était injouable”, raconte Thomas. Impossible d'atteindre les figurines au centre. Aujourd'hui, ses décors se déploient sur une table tout en longueur, 3m20 sur 1m15.
Plein feu sur les figurines
Deux épées accrochées au mur donnent le ton, mais les vraies stars, ce sont les figurines. Chacune a droit à son petit carré individuel dans les grands casiers d'imprimeur accrochés au mur. “Si on les cache dans des boîtes, on oublie ce que l'on possède. C'est mieux de les exposer, pour tout voir en un clin d'oeil”. De quoi les mettre en valeur et inspirer de nouvelles histoires.
Ces casiers, Thomas les a chinés sur une brocante. “Je les achetais 20 ou 30 euros pièce, jusqu'à ce que je tombe sur un meuble qui en comptait une quinzaine pour 200 euros.” Les pièces de décor, elles, sont stockées dans de grandes boîtes sous la table pour ne pas prendre la poussière.
Et s'il devait encore améliorer cette salle de jeu ? Thomas voudrait encore plus d'espace : “Je pourrais aménager les deux autres salles inoccupées de cette maison, comme ça il y aurait un décor dans chaque pièce, et on se déplacerait pour changer d'atmosphère lorsque l'on joue.” En attendant ces grands travaux, il envisage de poser quelques étagères de plus au mur. “Mais j'attends mon beau-père pour ça, moi, je suis allergique à la perceuse.”