Lisa Hör - Publié le 18 octobre 2017
INNOVATION - Les panneaux solaires intégrés au vitrage pourraient se généraliser avec l'ouverture de la première usine dans les Bouches-du-Rhône.
Pourquoi limiter les panneaux solaires aux toitures des habitations ? Si l'on veut atteindre l'autonomie énergétique, il peut être intéressant d'utiliser toute la surface du bâtiment... Surtout dans le cas d'une tour, qui compte de nombreux logements, mais une toiture assez réduite.
Le premier immeuble avec une façade entièrement photovoltaïque de Paris voyait ainsi le jour il y a un an et demi, avec ses 130 panneaux solaires. Cette idée pourrait se généraliser, et se fondre dans le paysage, grâce à des vitres solaires.
Celles-ci sont capables de produire de l'électricité, mais restent transparentes ou semi-transparentes. De quoi progresser dans la construction d'immeubles positifs, qui produisent plus d'énergie qu'ils n'en consomment.
Sunpartner Technologies, une entreprise française qui produit cette technologie, vient d'ouvrir sa toute première usine, le jeudi 5 octobre 2017, à Rousset, dans les Bouches-du-Rhône.
Des panneaux solaires passés au laser
La technologie de Sunpartner diffère du projet Power Window, développé par des chercheurs néerlandais, et que nous présentions il y a deux ans. Dans ce projet, les cellules photovoltaïques étaient placées uniquement sur la tranche de la fenêtre. Cette fois, elles sont bien réparties sur toute la surface de la vitre.
"Les panneaux solaires qui permettent de transformer la lumière en électricité, nous les achetons, et ensuite notre entreprise les transforme en micro-structures qui sont tellement fines que votre ?il voit à travers. De ce fait, on a une vitre qui est photovoltaïque et transparente", explique Ludovic Deblois, président et co-fondateur de Sunpartner, dans ce reportage de France 2.
Le degré de transparence varie en fonction de la quantité d'énergie que l'on souhaite produire.
Des applications diverses
Ces vitres solaires ont plusieurs applications. Tout d'abord, elles produisent de l'énergie localement, pour participer à alimenter le logement en électricité.
Cette électricité peut également servir à faire fonctionner des fenêtres opacifiantes. Celles-ci s'assombrissent toutes seules lorsqu'il fait trop chaud dans la pièce, pour réduire le rayonnement solaire et ainsi diminuer la consommation d'énergie liée à la climatisation. Habituellement, ces fenêtres opacifiantes sont reliées au réseau électrique.
La technologie Sunpartner peut aussi être utilisée sur des fenêtres de train, des hublots d'avion... ou des objets du quotidien, par exemple sur les écrans des smartphones. Ainsi, plus besoin de brancher son téléphone portable pour le recharger !
L'usine de Rousset doit honorer les premières ventes, dans le domaine du bâtiment et du transport. Ce site aura une capacité de production de 150 000 m2 par an, "soit l'équivalent de l'équipement des façades de quatre tours de 150 mètres", compare Ludovic Deblois.
Le vitrage solaire coûte 400 euros par m2, contre 150 euros pour une vitre sans cellules photovoltaïques, comme l'indique Actu-Environnement. Mais c'est sans compter sur les économies d'énergie qu'il rend possible.
Affaire à suivre, pour voir les premières intégrations de ces fenêtres du futur dans les projets des architectes et des promoteurs !