Matthieu M. - Publié le 31 août 2019
YOUTUBE - La Youtubeuse française s'est entretenue avec nous pour nous expliquer comment continuer à être écolo et zéro déchet quand on vit loin de chez soi.
Petite, elle souhaitait devenir maîtresse d'école pour “planter de petites graines” chez les élèves, nous dit-elle. À 35 ans, Laetitia n'a pas embrassé une carrière dans l'enseignement mais a une chaine Youtube, suivie par plus de 165 000 abonné-es dans laquelle elle transmet ce qui la touche, la révolte, la concerne.
Dans Le corps, La maison, L'esprit, la jeune femme jongle entre le zéro déchet, le minimalisme, la sexualité et sa passion pour le voyage. Elle a d'ailleurs abandonné tout ce qu'elle possédait en France, “maison, biens matériels, voiture et livres” pour partir le plus longtemps possible autour du globe. Depuis un an, Laetitia a posé ses valises au Brésil, pays dont elle est tombée follement amoureuse.
Malgré une culture et des préoccupations différentes, elle n'a pas laissé de côté ses engagements. Nous avons eu la chance d'échanger avec elle par téléphone.
18h39 : Tu es écolo, zéro déchet et minimaliste. Concrètement à quoi ressemble ton quotidien ?
Laetitia : Le but est de ne pas acheter de produits transformés, tout cuisiner, ne manger que des produits bio. Ne mettre aucun produit chimique sur ma peau, ne pas mettre de crème, limiter au maximum le maquillage, essayer de trouver des remèdes de grand-mère pour les bobos. Mais aussi nettoyer ma maison avec tout ce qui est plus simple comme le bicarbonate et le vinaigre. L'idée est de rendre ma vie la plus simple possible et ne pas produire de déchets.
Tu vis au Brésil depuis plusieurs années. Est-ce plus difficile d'être écolo quand on vit à l'étranger ?
Mon quotidien ne ressemble pas au quotidien de meufs écolo en France. En France tout était très facile car c'est un pays où l'on peut faire du zéro déchet et du minimalisme très facilement.
Au Brésil c'est différent car les gens n'ont pas les mêmes préoccupations. Être écolo ici c'est cher et tout ce qui a rapport avec le bio ou le zéro déchet, c'est réservé à une certaine couche de la population.
Ici, tout est suremballé et il faut laver et sécher les éléments en plastique avant de les recycler. Mon centre de recyclage est à 30 minutes de ma maison.
Tu prônes un style de vie simple : qu'est ce qui te plaît le plus là dedans ?
On utilise bcp d'énergie à choisir ce que l'on va manger, porter comme vêtement, ce sont des choses qui ne sont pas fondamentales. Avec une vie simple, on a de l'énergie disponible pour les choses importantes car je simplifie au maximum les choix du quotidien. C'est une question de sobriété.
Au quotidien, il n'y a rien qui te manque ?
Non. Mon minimalisme à moi n'est pas dicté par des règles. Je trouve que dans ce mouvement il y en a beaucoup, du style avoir seulement un mur blanc avec 10 vêtements. Mon minimalisme à moi c'est pouvoir choisir mes combats. Je ne vais pas abandonner quelque chose car un livre me l'a dit.
Mais ce qui est le plus difficile c'est de déconstruire les choses, déconstruire tout ce que l'on a appris durant notre vie. Se remettre en question demande une énergie folle. Je vis avec mes propres incohérences et parfois c'est dur.
D'ailleurs comment fais tu pour vivre sur place ? Comment gagnes-tu ta vie ?
Mon principal revenu vient de mes vidéos sur YouTube et à côté de ça j'ai créé une activité de tourisme, j'organise des tours dans la plus grande forêt urbaine de Rio et mon copain organise des tours dans les favelas.
Tu as beaucoup voyagé. Comment faire pour rester écolo même en voyage ?
Cela dépend des pays. Je n'arrive pas à être zéro déchet au Brésil car ici par exemple l'eau du robinet n'est pas potable. Tu ne peux pas te promener avec ta gourde et la remplir dans une fontaine si tu as soif.
Mais globalement je dirais avoir une gourde, des pochettes à vrac quand on fait ses courses à l'extérieur. Il existe des solutions comme les pochettes avec des revêtements plastifiés pour tout ce qui est gras.
Avoir des couverts évite d'utiliser des couverts en plastique ou un récipient pour recevoir la nourriture quand on est dehors, en Asie c'est parfait. Côté hygiène, le bicarbonate ou l'huile de coco remplissent toutes les fonctions.
Qu'essaies-tu de faire à travers ta chaine YouTube ?
L'idée est de créer un grand répertoire avec plein d'idées pour que tout le monde puisse trouver au moins une vidéo qui l'inspire. Aujourd'hui il y a 1500 videos sur la chaîne et je ne compte pas m'arrêter avant un moment.
Je parle d'écologie, de minimalisme et de zéro déchet, mais j'aborde d'autres sujets comme la féminité, les livres, mon chemin, le voyage. Je fais des vidéos sur la sexualité pour les jeunes, des réflexions “sans filtre”, où je raconte tout ce qui se passe dans ma tête.
Avant de faire ma première vidéo, je ne savais même pas ce que c'était un “youtubeur”, pour moi YouTube c'était juste un canal pour écouter de la musique.