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ACTION - L'association Anciela vient en aide à celles et ceux qui ont envie d'agir pour la planète mais ne savent pas par où commencer. Notre journaliste a pris rendez-vous. 

On entend partout qu'il faut agir, que le temps presse et que nos habitudes doivent impérativement changer si nous voulons sauver la planète. Seulement voilà, paralysé par l'éco-anxiété (l'angoisse liée au dérèglement climatique), vous ne savez pas quoi faire ni par où commencer. 

Et l'offre abyssale d'associations ou d'actions écolos n'aide pas. Pour reprendre la bonne vieille métaphore de la série Netflix, on passe plus de temps à chercher ce qui nous correspond vraiment plutôt que d'agir (ou regarder cette vidéo en entier, une bonne fois pour toute) !

Pour tout vous dire, je me sens complètement concerné par cette incapacité à agir, un comble quand on sait que mon travail consiste à écrire sur l'écologie et donner envie à celles et ceux qui nous lisent de changer leur mode de vie. Bien décidé à y remédier, j'ai fait quelques recherches et suis tombé sur une association lyonnaise Anciela qui “aide les personnes qui ont envie d'agir pour une société écologique et solidaire”, comme me l'apprend leur site internet. Alleluia ! 

Un premier rendez-vous pour comprendre les motivations de l'écolo perdu 

Parmi les différents champ d'actions de l'association, il y en a une qui m'interpelle tout particulièrement : devenir ambassadeur du changement. Au-delà du fait que j'ai hâte de pouvoir me présenter ainsi (“Bonjour, Matthieu, ambassadeur du changement, et vous ?”), Anciela propose d'apprendre à accompagner sa famille, de ses amis ou au travail vers la transition écologique. 

Sur le site, je prends rendez-vous et rencontre quelques jours plus tard Julie, coordinatrice des ambassadeurs, dans leurs locaux lyonnais. 

L'objectif de l'entretien est de comprendre où en est la personne de son engagement et dans quel domaine elle est prête à agir : climat, zéro déchet, zéro pollution, agriculture vivante, biodiversité ou encore économie alternative. 

Julie me demande de me présenter puis m'interroge : "Pourquoi as-tu envie d'agir ?”, “Pourquoi t'intéresses-tu à l'écologie ?", “À qui souhaites-tu t'adresser ?”. Cela ressemble à la fois à une consultation chez le psy et à un rendez-vous Pôle Emploi (mais écolo), c'est intriguant.

Identifier la zone d'influence et les actions à mener 

J'explique que j'ai envie de convaincre ma famille et mes ami-es d'être plus écolo chez eux, à la maison, mais je ne sais comment m'y prendre sans passer pour un terrible donneur de leçon ! Julie me répond : “la famille et les amis proches ne sont pas ceux par qui il faut commencer. On entretient avec eux des liens complexes, parfois conflictuels, cela peut-être difficile de parler d'écologie.” En gros, évitez de vouloir convaincre une famille de chasseurs de passer un Noël vegan, commencez par un cercle plus éloigné (et soyez plus subtil !). Je ne viens pas d'une famille de chasseurs, mais quand je vois les difficultés qu'a mon père de troquer son steak contre un dahl de lentilles, je me dis qu'il est mieux de reporter ce projet pour plus tard. 

Histoire de ne pas me brouiller à vie avec ma famille et mes amis, Julie me recommande de me tourner vers mes voisins. Seulement voilà, quand ils ne m'accusent pas de tapage nocturne, on se dit à peine bonjour dans les escaliers. 

Par conséquent, la coordinatrice me propose de mettre en place une action “porte d'entrée” : coller des stop pub sur les boîtes aux lettres. Est-ce que cela veut dire que je dois faire du porte à porte chez chacun de mes voisins ? “Pas nécessairement, le mieux est de glisser un mot personnalisé dans la boîte aux lettres de chaque personne pour présenter l'initiative”, m'explique Julie. Un moyen de connaître ses voisins pour, ensuite, construire avec eux des projets plus ambitieux, “comme installer un composteur dans l'immeuble”, poursuit-elle. Sans oublier qu'un stop pub permet d'économiser 30 kilos de papier par boîte aux lettres ! 

Mais Julie me rassure, chacun prend le temps qu'il lui faut pour mener ses actions. On ne va pas m'imposer une feuille de route avec des objectifs de start-up : “ok maintenant que tu as réussi à set up les stop pub. Tu as une semaine pour organiser un meeting et convaincre ton immeuble d'installer des ruches sur le toit !”. Non, ici les actions sont graduelles.

Apprendre à convaincre les sceptiques sans leur faire peur !

Ok pour les voisins. En revanche, je n'abandonne pas l'envie d'apprendre à convaincre mes proches. On laisse tomber la famille, très bien. Mais comment convaincre mes amis qui se disent écolo, mais qui ne font même pas le tri chez eux ? “Ce qui est utile de savoir c'est pourquoi ils n'agissent pas ? Peut-être qu'ils se disent que c'est à l'État d'agir et qu'eux à leur échelle, ils ne peuvent rien faire”, m'explique Julie. Mon but : leur prouver que les citoyens ont la capacité de se mettre en action et de faire bouger la société. 

Ma conseillère en écologie quotidienne me parle de l'association i-buycott qui organise des campagnes de boycotts bienveillantes et instaure un dialogue avec les entreprises visées. Un bon moyen pour montrer à mes amis sceptiques que les individus peuvent faire changer les choses. 

Une question me taraude : un ambassadeur doit-il agir dans l'ombre ou la jouer franc-jeu et assumer son envie de convertir tout le monde à l'écologie ?  

Il faut assumer et montrer qu'être écolo c'est chouette, ce n'est pas une tare, ce n'est pas plus cher ou moins confortable”, me répond Julie (un constat que partage l'explorateur écolo Julien Vidal). 

À la fin du rendez-vous, le futur ambassadeur repart avec un guide des ambassadeurs qui recense une centaine d'actions en lien avec les 6 défis identifiés par Anciela. Dans cet ouvrage, on trouve aussi une bibliographie et des sites d'information pour construire une argumentation en béton face aux climatosceptiques. 

Exemples d'actions à mener pour devenir ambassadeur du changement

  • Encourager une alimentation amie du climat
  • Encourager des usages écologiques d'internet
  • Encourager ses amis, voisins à éco-rénover
  • Distribuer des stop pub pour libérer nos boîtes-aux-lettres
  • Créer un composteur dans son immeuble
  • Organiser des balades de ramassage de déchets
  • Prévenir le brûlage de déchets verts
  • Encourager la rénovation des cheminées
  • Aider à réduire les polluants quotidiens de nos lieux de vie
  • Encourager ses voisins à créer un balcon de biodiversité
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