Lisa Hör - Publié le 7 juin 2017
JARDIN - MyFood combine les meilleures techniques de culture durable, l'aquaponie et la permaculture, avec les algorithmes. De quoi produire jusqu'à 400 kilos de légumes par an.
"Et si la révolution commençait dans votre jardin ?" C'est la question que pose Matthieu Urban, l'un des trois co-fondateurs de Myfood, dans la vidéo de présentation de ce projet.
Cette serre connectée doit permettre aux particuliers de cultiver facilement leurs propres légumes, et peut-être, d'atteindre l'autonomie alimentaire.
Les modèles vont de 3,5 m2 à 22 m2 et peuvent être installées dans un jardin, sur une terrasse ou même sur un toit plat en ville, pour produire jusqu'à 400 kilos de légumes par an.
"Nous sommes convaincus que tout le monde doit être en mesure de produire sa propre nourriture, localement", développe Mickaël Gandecki, autre-cofondateur.
"[C'est] une réponse aux problématiques actuelles liées à l'impact environnemental de l'agriculture intensive et au manque de transparence de la nourriture industrielle."
L'alliance de l'aquaponie, de la permaculture, et des algorithmes
My Food combine deux techniques de culture respectueuses de l'environnement et efficaces sur de petites surfaces :
- l'aquaponie : des bacs de culture (ici, des tours suspendues) sont reliés à un aquarium. Les déjections des poissons contenues dans l'eau apportent des nutriments aux végétaux. Ceux-ci se nourrissent et filtrent l'eau qui retourne dans l'aquarium, par un circuit fermé. De quoi cultiver sans engrais ni pesticide.
- la permaculture : un potager cultivé selon les principes de la permaculture est conçu pour enrichir la terre de façon naturelle (avec de paille, des écorces...) et créer un écosystème afin d'intervenir le moins possible. (à mettre en à lire aussi)
Au centre de la serre My Food, en verre et aluminium, on trouve donc un aquarium, dont l'eau alimente des tours de culture suspendues.
Autour, sont disposés des bacs de culture avec de la terre enrichie au charbon biologique. Ils reproduisent le principe des buttes de permaculture et deviennent auto-fertiles au bout de quelques mois, si tout se passe correctement.
Mais la serre est aussi connectée : une application mobile permet de surveiller à distance différentes données mesurées avec des capteurs (température de l'eau et de l'air, humidité, pH...). L'application envoie également des notifications pour faciliter la gestion de la serre ou pour suggérer des végétaux à mettre en culture.
Pour ceux qui voudraient fabriquer et programmer leur serre connectée eux-même, l'équipe de My Food met les codes sources à disposition de tous sur les plateformes internet Github et Hackster, ainsi que plusieurs tutoriels sur Instructables.
Un heure de travail par semaine dans la serre
De quoi optimiser le temps d'entretien : une heure de travail hebdomadaire suffit d'après les fondateurs de My Food pour les activités de semis et de maintenance de la serre.
Les différents modèles de serres clés en main seront commercialisés entre 4 490 € et 7 990 € d'ici fin 2017, selon les surfaces. Un tarif qui comprend la livraison, le montage sur place et une formation pour utiliser la serre au mieux.
Il est possible d'ajouter des panneaux solaires sur le modèle de 22 m2, ainsi qu'un récupérateur d'eau, si l'on souhaite pousser l'écologie encore plus loin. Sinon, il est nécessaire de se connecter au réseau électrique pour alimenter la pompe du système aquaponique.
Depuis 2016, trente particuliers testent la serre My Food dans leur jardin en France, en Belgique, au Luxembourg, en Espagne et en Tunisie. Ils racontent leur expérience sur la chaîne Youtube de la société.
Il est encore possible de les rejoindre pour tester la serre connectée avant sa commercialisation. Si vous vous lancez dans la quête de l'autosuffisance alimentaire, avec cette serre ou une autre, racontez nous comment ça se passe pour vous !