Lisa Hör - Publié le 20 novembre 2020
ENERGIE - Des coupures d'électricité volontaires pourraient avoir exceptionnellement lieu en février 2021, si la consommation est trop forte en cas de vague de froid.
Le communiqué publié par le Réseau de Transport d'Electricité (RTE), jeudi 19 novembre 2020, jette un froid. Même si les prévisions sont moins mauvaises qu'il y a quelques mois, il pourrait y avoir des difficultés d'approvisionnement d'électricité en janvier et surtout en février 2021.
"Pas de black-out", mais des "coupures très courtes", "de façon très localisée", seront possibles, a déclaré la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur BFMTV.
Pourquoi pourrait-on manquer d'électricité ?
RTE explique cette "vigilance particulière" notamment par la crise sanitaire de la Covid-19. En raison de l'épidémie et du premier confinement, l'installation de nouveaux moyens de production, des éoliennes par exemple, a été retardée, et des opérations de maintenance des réacteurs nucléaires ont été reportées. Tous les réacteurs ne seront pas donc disponibles et opérationnels au cœur de l'hiver, au moment où la consommation d'électricité est la plus importante.
Résultat, la production française pourrait ne plus être suffisante en cas "de températures comprises entre 2° et 7°C en dessous des normales de saison sur plusieurs jours consécutifs", explique RTE.
Face à ce risque, des voix s'élèvent pour critiquer la fermeture de la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, qui a eu lieu en juin 2020. Mais pour la RTE, cette fermeture, prévue de longue date, n'est "pas directement en cause" : "Cela fait quatre ans que l'on communique sur des hivers tendus, car nous sommes dans une période de transition avec des fermetures de moyens de production polluants du parc thermique et le développement des énergies renouvelables qui est en cours", déclare le gestionnaire, cité par LCI.
Quelles solutions pour éviter ces coupures ?
Des coupures d'électricité volontaires par RTE n'ont jamais eu lieu. Cette fois, si elles devaient survenir, il s'agirait de coupures ciblées, sur 200 000 foyers environ à la fois, pendant 2 heures, en préservant les établissements sensibles comme les hôpitaux, précise LCI.
Mais il s'agit d'un scénario de derniers recours, déclenché seulement si les autres moyens d'action de RTE s'avèrent insuffisants. Pour éviter les coupures, RTE peut :
- importer de l'électricité des voisins européens,
- arrêter ou reporter la production des sites industriels les plus consommateurs pendant 2 heures,
- baisser la tension électrique sur tout le réseau de 5 %, ce qui se traduirait par un éclairage moins puissant ou des plaques de cuisson moins performantes dans les foyers.
RTE encourage également les Français-es à diminuer leur consommation d'électricité pendant les heures les plus sensibles (entre 8h et 13h, puis 17h30 et 20h30), grâce à des éco-gestes. Des petites économies qui, mises bout à bout, peuvent vraiment avoir un impact.
- éviter de charger son téléphone portable entre 8h-13h et 17h30-20h30,
- avec les collègues en télétravail, privilégier les appels audio aux visios,
- éteindre sa box internet la nuit ou quand on s'absente,
- ne laisser aucun appareil en veille (téléviseur, ordinateur, console de jeux...),
- baisser le chauffage à 16 ou 17°C en cas d'absence ou pendant la nuit.
Le dispositif Ecowatt, déjà utilisé en Bretagne et en région Sud, a été généralisé à toute la France. En s'inscrivant sur ce site internet, vous recevez une alerte en cas de risque de coupure d'électricité dans votre région, pour vous inviter à participer à l'effort de réduction de la consommation.