Lisa Hör - Publié le 14 août 2015
INTERVIEW - Demain, le robot DIYA One se promènera dans toutes les pièces de la maison pour dépolluer l'air intérieur.
Les pics de pollution aux particules fines affolent régulièrement l'opinion. Mais l'on parle bien moins souvent de qualité de l'air intérieur. Pourtant, nous passons 80% de notre temps entre quatre murs, entourés de polluants. Une entreprise française a trouvé une solution.
Cocorico ! Le premier robot purificateur d'air est un fleuron national et il fera partie des innovations mises à l'honneur au Grand Palais pendant la COP 21, la conférence internationale sur le climat, qui aura lieu à Paris en décembre prochain.
Il s'appelle DIYA One, mesure 1,10 mètre et pèse une trentaine de kilos. Co-développé par l'entreprise Partnering Robotics et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, il sera commercialisé au cours du second semestre 2015 auprès des entreprises pour assainir l'air de leurs bureaux. Mais Ramesh Caussy, son inventeur, et le président fondateur de Partnering Robotics, compte bien le voir oeuvrer bientôt dans les foyers français. On a voulu en savoir plus.
Comment fonctionne DIYA One ?
DIYA One aspire l'air, qui passe dans différents filtres et ressort propre. Grâce à ses capteurs, il détecte les principaux polluants : les particules fines, l'ozone, les composés organiques volatils.
Il circule et absorbe l'air en continu à bas débit. Mais lorsque quelqu'un ouvre une fenêtre par exemple, DIYA va détecter une arrivée importante de particules. Il augmente alors son niveau de traitement, ce qui permet de créer un bouclier entre la source de pollution et les occupants de la pièce.
DIYA One est neuro-inspiré, c'est-à-dire qu'il reproduit les connexions neuronales. Il a l'intelligence d'un petit rat, ce qui lui permet de naviguer de façon fluide dans de grands environnements, sans avoir besoin de carte de ces espaces au préalable.
Quel est l'avantage de DIYA One sur les systèmes de purification existants ?
Aujourd'hui les bureaux sont généralement équipés de centrales de traitement de l'air. Mais on a du mal à évaluer leur efficacité et leur taux d'encrassement.
Diya One est complémentaire de ces systèmes. L'avantage étant que ce robot se déplace et agit en local. Lorsqu'il travaille en même temps que la centrale, le niveau de particules diminue beaucoup plus vite.
Quand les filtres de DIYA arrivent à saturation, une alerte se déclenche. Selon nos tests, on a besoin de les changer deux fois par an, mais cela dépend de l'endroit où sont situés les bâtiments. S'ils sont proches d'une voie de circulation comme le périphérique par exemple, il pourra y avoir besoin de les changer les filtres plus souvent.
DIYA One a-t-il d'autres fonctions ?
DIYA One est conçu comme une plateforme sur laquelle on peut embarquer une infinité de capteurs : pour la poussière, l'hygrométrie, la température. Il a un rôle intéressant pour mesurer le ressenti et le bien-être dans les endroits où l'on vit.
C'est aussi une solution innovante en matière d'efficacité énergétique. Pour les particuliers, on pourra développer des technologies pour permettre à DIYA One d'éteindre les lumières, les prises électriques...
Quand DIYA sera-t-il accessible aux particuliers et à quel prix ?
Nous allons proposer une version simplifiée pour les particuliers d'ici 18 mois. Ce sera un DIYA moins volumineux. Cette nouvelle génération pourra également servir dans les hôpitaux ou les maisons de retraite.
Concernant le prix, notre business model n'est pas encore finalisé alors il est difficile de vous répondre. Ce que je peux vous dire, c'est que nous travaillons pour que le robot soit accessible à tous pour quelques euros par mois, sous la forme d'un abonnement.