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SOLIDARITÉ - L'association Voisins Solidaires met à disposition des kits pour s'organiser avec ses voisins pendant les vacances. Une bonne idée pour renforcer la vigilance.

La Fête des Voisins est l'occasion de faire connaissance avec ceux qui vivent au plus près de chez soi. Ceux que l'on croise quotidiennement dans l'escalier ou dans la rue, en murmurant un vague bonjour. Et si c'était aussi le point de départ d'une nouvelle forme de solidarité ?

C'est la conviction de Vincent Cayol, délégué général de Voisins Solidaires, à l'origine de cette fameuse Fête des Voisins, devenue au fil des ans une institution.

Sur son site, l'association met à disposition un kit avec des affiches d'information et un planning pour s'organiser au moment des départs en vacances, de sorte que pendant l'été les uns gardent un ?il sur les logements inoccupés des autres.

Les flyers fournis seront glissés dans la boîte aux lettres des voisins, ce qui permet un premier contact plus facile que d'aller toquer à leur porte le soir, lorsqu'on ne les connaît pas encore.

Cette action, relayée par plus de 150 villes partenaires, va bien plus loin que la vigilance contre les cambriolages. 18h39 a voulu savoir, auprès de Vincent Cayol si les voisins étaient la meilleure garantie de sécurité et de solidarité.

Est-ce que la surveillance entre voisins, ça fonctionne ?

Ce que nous avons observé, c'est que le gardiennage, la surveillance, ça ne marche que si vous connaissez et appréciez votre voisin.

Le réseau Voisins Vigilants (une plateforme collaborative qui permet d'envoyer des alertes à ses voisins, ndlr.) ne fonctionne que parce que les gens s'apprécient déjà.

Une fois que les gens ont fait connaissance grâce à la Fête des Voisins, c'est plus facile de se dire "je pars en juillet, je te laisse mes clés, tu me passes un coup de fil en cas de problème."

Et il y a aussi tous les autres volets, comme s'occuper de faire suivre le courrier, se prêter les vélos pendant qu'on est vacances, mettre ses plantes vertes dans la cour, pour que quelqu'un puisse les arroser pendant son absence...

On est sur une véritable entraide et bienveillance, qui peut aller jusqu'à une mission de salubrité. Finalement, la crise de la mortalité avec la canicule en 2003, c'est l'échec du voisinage. Ce sont des gens qui ont laissé des voisins âgés mourir à côté d'eux parce qu'ils ne les connaissaient pas.

Quel rôle peut jouer le voisinage pour vous ?

Nous pensons que la solidarité repose sur 3 piliers. Le premier, c'est la famille, mais celle-ci est parfois éclatée ou simplement éloignée. Les institutions forment le second, mais trouver quelqu'un pour transporter une armoire ne fait pas partie de leur rôle. Le troisième est le voisinage, la proximité.

Le voisinage est co-responsable de la sécurité des uns et des autres. Aux pays de Galles, quand une infirmière vient s'occuper d'une personne âgée, elle va frapper à toutes les portes pour se présenter, dire qu'elle revient la semaine suivante et qu'entre-temps c'est aux voisins de s'en occuper.

Pour arriver à cette solidarité spontanée, il faut lever quelques freins. Et c'est là qu'entre en jeu Voisins Solidaires, en mettant en place des temps forts et des outils pour que les gens soient amenés à faire des choses ensemble.

Quels sont vos préceptes pour y arriver ?

Nous avons deux règles qui sont très importantes : la réciprocité et la non-stigmatisation. Chacun trouve sa place là où il habite. Les personnes âgées vont peut-être avoir besoin d'un coup de main pour installer la TNT, mais elles peuvent aussi apporter quelque chose, elles ont du temps, des compétences, comme le bricolage.

Passez à l'action