Matthieu M. - Publié le 9 février 2020
VIS MA VIE - Notre journaliste nous raconte comment il est parvenu à faire rentrer tous ses meubles dans son studio parisien. Un challenge réussi !
Si vous avez suivi mes aventures, vous savez peut-être qu'après 10 années de vie en colocation, j'ai pris la route vers l'indépendance et de la vie seul. Seulement voilà, je vis à Paris, l'une des trois villes les plus chères du monde selon The Economist, et je suis journaliste. Par conséquent, quitter une colocation signifie, vivre dans une petite surface.
Après plusieurs années passées dans des appartements d'une soixantaine de mètres carré, me voilà l'heureux locataire d'un T1 de 25 m2, comprenez : une pièce principale qui fait office de chambre/salon, et d'une cuisine séparée. Bien que je partageais l'ancien appartement, la plupart des meubles m'appartenaient : canapé, table basse, table à manger, commode, chaises, buffet et j'en passe.
Pour éviter que mon futur petit nid ne se transforme en garde-meuble dans lequel il est impossible de circuler, il a fallu faire des choix. Voici mes secrets pour parvenir à passer d'un grand appartement à un studio.
Faire une première session de tri pour se débarrasser du superflu
Avant de visualiser la disposition du nouvel appartement, je me suis lancé dans un tri sans précédent, conscient du fait que l'ensemble de mes vêtements, de mes livres et babioles en tout genre, ne rentreraient jamais dans le T1. Je m'en suis remis à la papesse du rangement, Marie Kondo.
Grâce à sa désormais célèbre technique KonMari, je suis parvenu à déterminer ce qui me procurait ou non de la joie. Les premières pièces sont difficiles puis on se prend au jeu, à tel point que j'avais envie de jeter 80% de mes biens. Ce que je n'ai pas fait. Mais cette première session de tri à l'aveugle m'a permis de vider une commode entière. Résultats des courses : un meuble à donner, des placards allégés, beaucoup de place de gagnée !
Bien étudier les dimensions du nouveau logement
Pour éviter les mauvaises surprises lors de l'installation et pouvoir établir un plan de bataille, je me suis armé d'un mètre, d'un carnet et d'un stylo. Je me suis pris pour un architecte débutant, je dois bien le reconnaître. Mais cette étape m'a permis de me projeter dans ce nouvel espace. J'ai pris les mesures de chaque recoin, chaque cloison pour savoir quels meubles étaient susceptibles ou non de rentrer.
Par chance, mon canapé d'angle, symbole de ma vie d'adulte, rentrait tout pile. 30 centimètres de plus et il bloquait la porte du salon. Je me suis également rendu compte que ma gazinière était trop large pour la cuisine. Je l'ai donnée sur Geev et j'ai investi dans un four et des plaques. J'ai dépensé de l'argent mais j'ai libéré de la place !
Faire des choix stratégiques d'aménagement
J'aime recevoir mes ami.es pour boire un verre ou diner. Par conséquent, mon gros dilemme a été le suivant : dois-je sacrifier mon lit pour une table à manger et dormir sur mon canapé ou abandonner l'idée d'avoir un coin salle à manger et recevoir sur ma table basse ?
Si j'optais pour une salle à manger, je devais me débarrasser de mon lit. À l'inverse, si je préférais un coin lit, j'abandonnais ma table à manger et mes belles chaises chinées aux puces du Canal à Lyon. La solution n'est pas venue de moi, mais d'une amie qui m'a fait remarquer : “tes amis tu vas les inviter à dîner deux, trois fois par mois. Alors que ton lit tu en as besoin toutes les nuits.”
Ma décision était prise : adieu table et chaises, bonjour espace nuit confortable et douillet (la perspective de ne pas avoir à déplier mon canapé tous les soirs a joué dans la balance).
Partir à la recherche de rangements inattendus et inexploités
Quand j'étais étudiant et que je visitais des appartements, je ne comprenais pas l'obsession de mes parents pour les rangements. “Comment sont-ils ? Combien y-en-a-t-il ?”. Après 10 ans d'accumulation d'objets en tout genre, j'ai enfin saisi leur importance. Malheureusement, à part un grand placard dans la cuisine, le nouvel appartement n'en comporte pas. Il a fallu ruser. Je suis parti à la recherche du moindre espace pour pouvoir y placer mon bazar. Quitte à changer la fonction initiale des meubles.
J'ai (re)découvert que le joli buffet en bois que j'utilisais pour déposer mes plantes et des cadres, pouvait aussi être utilisé comme rangement. À l'intérieur, j'y ai placé plusieurs boîtes et l'ensemble de mes papiers administratifs. Pareil pour le canapé d'angle dont la méridienne est aussi un coffre que je n'avais jamais utilisé auparavant. Depuis mon installation le coffre me sert de rangement pour mes couettes, draps et mon vidéo-projecteur !
Comme mon lit est assez haut, ce fut l'occasion de glisser en dessous quelques chaises pliables, un chauffage d'appoint et un sac de voyage. Sans oublier le haut de mon armoire sur lequel j'ai installé une valise.
Terminer par une dernière vague de tri
Enfin, pour finaliser cette expérience digne d'un Tetris à échelle humaine, je me suis débarrassé des derniers encombrants. Je suis allé donner à une association de mon quartier certains livres et j'ai fait le tri dans mes papiers. J'ai donné à Emmaüs, des sacs à dos dont je ne me servais pas ainsi que de vieux manteaux et des paires de chaussures pour désencombrer mon armoire.
Je compte installer quelques étagères supplémentaires, dans l'entrée par exemple, mais Rome, même si elle fait 25 m2, ne s'est pas faite en un jour !