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JARDIN MIRACULEUX - Dans son verger, on trouve un néflier, un jujubier, des arbousiers, et surtout 23 oliviers. Ce passionné nous partage ses conseils pour entretenir ses arbres fruitiers.

Ici, c'est le Sud. Le temps dure longtemps, les arbres, plus d'un millier d'années. Ce n'est pas encore l'été, mais on sent déjà le soleil, à l'autre bout du fil, alors que Joël nous raconte comment lui et sa femme ont eu le coup de cœur pour cette région, le Gard, et pour ce verger en particulier.

Ils habitaient en Isère et cherchaient une résidence secondaire pour leur future retraite. "Quand on a visité en 2017, on est tombés amoureux non pas de la maison mais du terrain, se souvient-il, en marquant une pause sous un vieil olivier. Les anciens propriétaires avaient un certain talent pour l'extérieur, le jardin paysagé était très beau et bien arboré." Si bien arboré cependant, que cela commençait à être la jungle !

© Joël Fournier

Eux qui jusqu'ici évitaient de toucher au moindre sécateur se lancent dans le défrichage de ce jardin miraculeux, où l'on trouve deux citronniers, deux arbousiers, un cerisier, un jujubier, chênes truffiers... et surtout 23 oliviers, qui leur offrent chaque une récolte abondante et délicieuse. De quoi être largement autosuffisants en huile d'olive !

Cette terre est généreuse et Joël, qui a répondu à un appel à témoignages de Castorama, s'est bien acclimaté. Il nous livre sans compter les précieux enseignements "des anciens", pour prendre soin des arbres, et des oliviers en particulier.

Les heureux propriétaires de ce jardin. © Joël Fournier

De l'arbre à l'assiette... avec beaucoup de travail entre les deux

Tout a donc commencé par un grand défrichage. Joël et Gaëlle ont commencé par enlever presque tous les buissons (cistes, menthe, santolin, sauges...), pour pouvoir de nouveaux accéder aux arbres fruitiers.

Ils se sont aussi attaqués à une haie de bambous qui s'étalait jusqu'au terrain du voisin : "Il y en avait 30 mètres de long sur 4 mètres de large. C'était atroce, quand on partait 15 jours on retrouvait des bambous au milieu des oliviers. On a fini par faire venir un mini-tractopelle et pendant un an et demi, on mettait un coup de pioche à la moindre repousse."

Un olivier étouffé et cerné par les bambous. © Joël Fournier

Le plus intéressant, bien sûr, a été d'apprendre à tailler les oliviers. C'est indispensable pour avoir de belles récoltes, car les branches ne donnent des fruits que deux ans, il faut donc couper des branches entières, et pas seulement les extrémités. Alors que tailler ? "Les branches trop vieilles, qui se croisent, ou trop proches ou qui se font de l'ombre car juste au-dessus d'une autre...", énumère Joël.

Avant la taille. © Joël Fournier
Après le débroussaillage et la taille. © Joël Fournier

"Comme le disent les anciens ici non sans humour, tu peux tailler n'importe quand dans l'année du moment que c'est entre le 1er mars et fin mars !, complète-t-il. En fait, avec le réchauffement climatique on peut commencer mi-février mais pas après fin mars."

La façade sud de la maison. © Joël Fournier

Autre réflexe à prendre : pailler le pied des oliviers, pour conserver l'humidité et éviter que l'eau ne s'infiltre trop rapidement dans la terre sablonneuse. C'est Gaëlle qui se charge de broyer les branches coupées pour faire un bon paillage.

Gaëlle utilise le broyeur Bosch pour réaliser le paillage. © Joël Fournier

De cette façon, un arrosage goutte à goutte suffit, même au cœur de l'été brûlant. En novembre, le couple apporte sa récolte au moulin Paradis à Uzès, comme ses voisins. "Notre groupement est médaillé d'or, cette huile se vend 40 à 50 euros le litre, nous elle nous coûte 4 ou 5 euros. On ne pourrait plus en manger une autre, elle est excellente !"

Une partie de la récolte annuelle. © Joël Fournier

Joël continue de parcourir son jardin. "Il y a un goyavier du Brésil, vous connaissez ? Rien à voir avec les goyaves, mais ça fait une fleur magnifique !" Et puis, il y a l'arbousier, le néflier, qui lui permettent de faire des confitures délicieuses.

Des confitures et des arbres fleuris

À force de passer 4 heures le matin, 4 heures l'après-midi auprès de ces arbres, Joël les connaît par cœur.

Une aloe vera et des kakis. © Joël Fournier

Il nous partage encore quelques précieux conseils :

  • Pour les citronniers : pas de soleil direct et leur donner des dés de peau de banane sur la terre (ils adorent ça !)
  • Pour les amandiers : attendre que l'amande tombe à terre mais la ramasser assez vite car les insectes (fourmis essentiellement) en raffolent !
  • Taille des lauriers : une fois tous les 2 ans. Au-delà, les branches sont trop épaisses pour couper au sécateur. En taillant tous les 2 ans, vous aurez de belles fleurs un an sur deux.
Les amandiers fleuris en mars, et les arbouses. © Joël Fournier

Sa passion pour les arbres s'exprime également à travers son art. Joël crée des sculptures et des lampes en bois flotté, à découvrir sur son site O Bois Dormant. Il voit dans les branches polies par les vagues, ici un escargot, là un personnage dansant. Et cette sensibilité le rapproche encore de l'ancienne propriétaire, qui a planté tous ces oliviers. "J'ai retrouvé dans le jardin des planques où elle avait entreposé des cailloux en forme de cœur, ou du corail, nous confie-t-il. Je les ai laissés par respect."

Se reposer à l'ombre des chênes truffiers. © Joël Fournier

Les indispensables pour votre verger :


- Un composteur pour préparer votre propre engrais de qualité, à déposer dans les trous dans lesquels vous plantez vos jeunes arbres.
- Un sécateur, un coupe-branches et un coupe-branches télescopique pour atteindre les branches les plus hautes sans risque.
- Un récupérateur d'eau de pluie gain de place, pour arroser votre jardin sans gaspiller l'eau.
- Un cueille-fruits pour ne plus avoir à monter à l'échelle. Vous pouvez aussi suivre ce tutoriel pour fabriquer votre cueille-fruit récup' avec une bouteille en plastique !