Adèle Ponticelli - Publié le 6 mars 2016
AMÉNAGEMENT - Thierry est fan de bandes dessinées. Il a consacré une pièce entière à sa passion, pour profiter pleinement de sa collection rassemblant près de 20 000 albums.
Cette pièce est son sanctuaire. “Je n'y emmène par n'importe qui”, confie Thierry, 46 ans, qui détaille avec passion les trésors qu'il renferme. Des milliers d'albums de bande dessinée, la partie la plus précieuse de sa collection qui en comporte près de 20 000 (il n'a pas de compte précis).
Là, les ouvrages sont placés dans cinq armoires, à l'abri de la lumière. Car les livres craignent les rayons du soleil. “Il ne faut absolument pas que la lumière du jour tape sur les albums car cela fait passer les couleurs”, précise Thierry.
Du dessinateur de Denver au collectionneur
Le collectionneur nous ouvre leurs portes de ces armoires. On y découvre des exemplaires de Tintin, Thorgal, XIII, Astérix, Blake et Mortimer... serrés les uns contre les autres. À l'intérieur des portes sont suspendus des numéros du magazine Pilote. Des figurines trouvent aussi, tant bien que mal, leur place sur le devant des rayonnages.
Ce n'est pas compliqué, dans ce qui était au départ le bureau de Thierry, il ne reste pas un centimètre de libre. À la limite, tout juste de quoi planter quelques pin's sur une porte, suggère en rigolant son propriétaire.
Car en plus des livres, Thierry a étendu sa collection aux objets dérivés : figurines, peluches, masques, jouets et PLV, ces grandes images découpées en carton rigide, qui ornent les librairies au moment de la sortie d'un livre pour en faire la promotion. Des vitrines accueillent toutes ces petites merveilles à côté des armoires.
Si vous regardez bien sur les photos, vous verrez peut-être une peluche Denver. Le jouet tient une place particulière dans la collection. Il est là pour rappeler que, dans sa prime jeunesse, Thierry faisait partie de l'équipe de dessinateurs du dernier dinosaure !
Trois pièces pour sa collection de bandes dessinées
“Lorsque les nouveaux venus entrent ici, leurs yeux s'écarquillent, s'enorgueillit Thierry. Et quelqu'un qui vient plusieurs fois va toujours découvrir des choses.” Dans l'idéal, il rêverait d'une pièce de 50 m2 pour rassembler toute sa collection et l'exposer au mieux.
Pour l'instant, l'exposition continue dans le salon, puis dans le garage. Le premier accueille dans sa bibliothèque les séries les plus récentes, qui craignent moins la lumière. Des BD plus modernes, comme Lanfeust de Troy, Atalante, Les 7 vies de l'épervier.
Côté garage, les BD sont exposées sur de grandes étagères qui font toute la longueur du mur, grâce à un système de crémaillères. “C'est très pratique car cela permet d'adapter la hauteur, ce qui est parfait pour les BD car il y en a de toutes les dimensions.”
Précision pratique : les bandes dessinées, c'est lourd, donc pour installer une bibliothèque, opter pour des étagères d'au moins 2 cm d'épaisseur et des bonnes chevilles de fixation.
Sur ces rayonnages, et les cartons qui s'entassent aussi un peu partout, on retrouve tout le reste de la collection. Les BD des années 90 - 2000, des séries policières, des doubles, des versions anglaises de Tintin...
Perles rares et dédicaces
“Aujourd'hui, je suis obligé de me restreindre et ne peux plus me diversifier, car je n'ai plus d'endroit où en ranger de nouveaux albums”, regrette le passionné. Il est aussi contraint par le prix des ouvrages. “À l'époque où j'ai commencé, dans les années 80, pour 100 francs j'en avais 3 neufs, aujourd'hui pour 15 euros on en a qu'un.”
Heureusement, depuis son premier album de Ricochet découvert à 13 ans, il a su aussi avoir du nez et investir dans des premières éditions qui ont pris de la valeur avec le temps. Notamment une édition d'un Lucky Luke, acheté 500 francs et qui vaut maintenant 2000 euros.
Thierry a d'autres pièces rares. Des vinyles des années 60 sur lesquels sont enregistrés les histoires des BD, jouées par des comédiens : Astérix, Tintin, Alix, Corentin... Plus étonnant encore, des films super 8 qui reprennent en images fixes, les cases de la BD. “Il faut une trentaine de film pour voir l'histoire en entier.”
Même s'il a l'appareil pour les projeter, il préfère les regarder à la lumière du jour ou d'une lampe, en déroulant le film autour de ses doigts. “Je les montre de temps en temps à des enfants ou des curieux, mais c'est vraiment un truc de passionnés !”
Bien entendu, cette collection ne serait rien sans quelques belles dédicaces. Les hasards de la vie ont fait que ce fan de bandes dessinées habite à Angoulême, ville qui accueille le festival spécialisé dans ce genre à bulles. L'occasion d'y croiser les auteurs qui l'ont fait rêver. Il espère maintenant transmettre à son tour cette belle passion.