Lisa Hör - Publié le 19 décembre 2015
AMÉNAGEMENT - Pour tirer parti de cet escalier central, difficile à déplacer, un architecte d'intérieur a dessiné un meuble multifonctions sur-mesure.
C'est une petite maison d'ouvrier, tout en longueur, construite dans les années 1930, dans la région Lilloise. À l'origine, deux cloisons, de chaque côté de l'escalier central, séparaient le salon de la cuisine.
Quand Marion a acheté cette maison, il y a quelques années, les propriétaires précédents avaient déjà cassé ces cloisons. Pour gagner encore en luminosité, Marion a enlevé la rambarde de sécurité.
Mais cette configuration ne lui convient plus. "Quand j'invite des amis qui ont des enfants, il y a un problème de sécurité, précise-t-elle. D'autant plus que les marches sont très étroites."
Surtout, cet escalier central lui fait perdre beaucoup de place.
Option écartée : déplacer l'escalier
La première option envisagée est naturellement de déplacer l'escalier, pour le coller au mur, ce qui implique de déplacer également la trémie, l'ouverture dans le plafond.
Seulement, Marion vient de rénover toutes les pièces à l'étage, et ne souhaite pas se lancer dans des travaux si importants.
La solution de l'architecte
Pour tirer parti au mieux de l'existant, Jean-David Benhamou, architecte d'intérieur et directeur de l'agence parisienne et niçoise Galaktik, a imaginé un meuble multifonctions, qui englobe tout l'escalier.
L'architecte tire donc un trait depuis l'extrémité de la trémie jusqu'au sol, mais opte pour une ligne courbe, afin d'ouvrir au maximum le passage.
Pour le choix de matériau de cet aménagement sur-mesure, tout est possible. "Si le budget le permet, j'opterai pour la transparence du verre, détaille Jean-David Benhamou. Mais des panneaux de médium font aussi très bien l'affaire. L'avantage étant qu'ils seront faciles à nettoyer et coûtent moins cher." Il évalue le coût de cet aménagement entre 4000 et 5500 euros.
La télévision vient s'intégrer dans le meuble côté salon, au-dessus de caissons de rangement. Sur l'autre face, on peut prévoir une bibliothèque.
Et puisque la maison de Marion ne dispose pas de véritable entrée, et que les manteaux ont tendance à s'accumuler sur les dossiers de chaises, l'architecte prévoit un dressing. Il vient se nicher dans l'épaisseur du meuble multifonctions, et on y accède par la tranche.
Le canapé contre le mur. Quelques poufs disposés devant la télévision éviteront de se tordre le cou et remplaceront astucieusement la table basse, s'ils ne sont pas trop moelleux.
Réfléchir la lumière
Cette transformation implique de travailler sur la luminosité de la pièce. Des teintes claires et pastel s'imposent sur les murs. Le blanc réfléchit la lumière mais doit être utilisé avec modération. On pourra donc peindre le mur du canapé d'une couleur unie comme fleur de coton, brume ou encore rose poudré.
La règle à retenir : pour agrandir une pièce, le plafond se doit d'être plus clair que les murs, et les murs plus clairs que les sols.
Dernières recommandations : multiplier les points de lumière douce, par exemple de chaque côté du canapé, et poser un plus grand miroir au mur.
Et cet escalier, sur lequel la vue buttait dès l'entrée, devient le véritable atout de cet intérieur charmant !
François Noël, chef de produit escalier chez Castorama, détaille les questions à se poser pour choisir son escalier :
- Quelles pièces doit relier l'escalier (des pièces à vivre, une cave, un grenier...) ?
- De quel emplacement dispose-t-on ?
- Quelle est l'implantation de la pièce ?
- Quelles sont les dimensions de la trémie ?
- Quelle hauteur entre le sol du rez-de-chaussée et le sol du premier étage ? Et quelle hauteur sous plafond ?
- Doit-on mettre des garde-corps à l'étage ?
Selon le type d'escalier choisi, le confort d'utilisation sera diffèrent. Un escalier colimaçon, ou gain de place, est par définition très raide donc peu confortable, il n'est pas pratique pour monter des meubles à l'étage par exemple.