Rubens Constantino - Publié le 2 juillet 2023
GARDIEN DU JARDIN - Il est toujours plus agréable, à l'approche de l'été, de passer du bon temps dans un jardin bien entretenu. Toutefois, cet entretien peut se révéler destructeur pour les espèces qui y vivent. Apprenez à vous en occuper autrement pour préserver la biodiversité !
Un jardin en bonne santé ne se résume pas à son esthétique, bien au contraire ! En effet, un espace vert trop bien soigné, peut-être aussi nuisible pour la biodiversité que s'il était mal, ou peu entretenu.
Les plantes, insectes, champignons et autres, sont de véritables colocataires vivant à proximité de votre maison. Et comme dans chaque espace partagé, il convient de respecter celles et ceux qui nous entourent. D'autant plus que ces alliés du jardin sont à l'origine de nombreux bienfaits, à la fois pour nous, mais également pour la nature.
Une raison de plus pour leur assurer un lieu de vie accueillant ! Voici quelques gestes simples à éviter pour contribuer au respect de la faune et de la flore locale.
Quelles erreurs éviter pour favoriser la biodiversité dans son jardin ?
Mal utiliser son robot tondeuse
Lorsque son utilisation n'est pas optimale, il peut-être synonyme de dégâts importants pour les petits habitants présents aux abords de vos foyers. En parcourant régulièrement votre jardin, cet outil peut entraîner la destruction des habitats d'animaux tels que les insectes ou les petits mammifères qui se nichent dans les grands herbes. Ils peuvent également éliminer les plantes et fleurs sauvages, indispensables aux pollinisateurs, pour qui elles sont sources de nourriture et d'abri.
L'utiliser en pleine nuit peut par ailleurs devenir un vrai cauchemar pour les hérissons. Ces petites bêtes vivent majoritairement la nuit, et peuvent se faire surprendre par votre robot tondeuse, souvent silencieux.
Bien qu'il n'existe aucune statistique avérée quant à leur impact sur les écosystèmes naturels, il est important de l'utiliser de manière convenable pour en limiter les risques.
Sachez même qu'à l'échelle européenne, si chacun préservait 10% de sa pelouse sans la tondre, ce sont 250.000 hectares en plus qui pourraient être consacrés à la biodiversité. Essayez donc de laisser des espaces non tondus qui deviendront des petits refuges pour d'innombrables petites bêtes.
L'utilisation excessive de pesticides et herbicides
Souvent utilisés pour radier les mauvaises herbes et les nuisibles, ces produits peuvent néanmoins être à l'origine de la disparition d'insectes bénéfiques à votre jardin.
Optez plutôt pour des méthodes telles que la rotation des cultures ou l'utilisation de plantes répulsives (citronnelle, menthe, basilic, ou encore lavande).
En outre, pour maintenir un équilibre naturel dans votre extérieur, il est conseillé d'introduire des insectes auxiliaires. Le meilleur moyen d'en attirer reste encore l'implantation de plantes mellifères, abeilles et papillons vous en remercieront ! Ces plantes produisent de très grandes quantités de nectar et de pollen, essentiels à ces insectes qui assurent leur pollinisation en les butinant.
Ne pas savoir quand tailler ses haies et nourrir les oiseaux
D'après une étude publiée par le CNRS le mois dernier, nos amis à ailes et à plumes ont subi une baisse de 25% de leur population en 40 ans. Mais il n'est pas trop tard pour ralentir ce déclin ! En effet, l'Office française de la biodiversité (OFB) recommande à tous les particuliers de ne pas tailler leurs haies sur la période allant du 16 mars au 15 août. L'arrivée du printemps marque le début de la nidification des oiseaux, qui s'étend jusqu'en plein été, il est ainsi crucial de ne pas détruire leur habitat et leur nid afin de garantir leur tranquilité.
De plus, il est fortement déconseillé de nourrir les oiseaux en pleine saison estivale. Nombreux d'entre eux adoptent à cette période un régime totalement insectivore. Ils dévorent notamment les vers et insectes présents dans les sols. Un bénéfice non négligeable puisqu'ils vont permettre d'éviter la prolifération de parasites nuisibles.
D'autre part, il est important de ne pas créer une dépendance par rapport à votre nourriture pour les jeunes oiseaux, censés apprendre à se nourrir par eux-mêmes.
Utiliser trop d'eau lorsque le moment est venu d'arroser
L'eau est une ressource de plus en plus précieuse en raison du dérèglement climatique. Une utilisation trop intensive de cette dernière peut avoir un impact néfaste sur la biodiversité locale.
Il est donc d'une importance capitale d'adopter des gestes sains afin d'éviter le gaspillage d'eau en arrosant votre jardin. La conserver préserve les écosystèmes naturels en maintenant les niveaux d'eau appropriés et nécessaire aux cours d'eau et réserves naturelles. Un ruisseau, un étang ou une marre vide, ce n'est jamais bon signe pour la biodiversité !
Pour agir au mieux contre ce gaspillage, privilégiez les plantes résistantes à la sécheresse (sauge, lavande bleue, marguerite, agave), moins demandeuses en eau. Vous pouvez également installer des récupérateurs d'eau de pluie, et faire le choix d'un système d'arrosage goutte-à-goutte, ou des arroseurs à faible débit.
Les pommes de pin pourraient également devenir vos plus fidèles compagnons dans cette lutte en faveur de la préservation de la biodiversité. Apprenez à les utiliser à bon escient !
Le paillage est un autre moyen très efficace pour réduire sa consommation d'eau. Cette méthode consiste à recouvrir le sol autour des plantes, avec une couche de matériau organique ou minéral, et présente de multiples avantages.
- Réduction de l'évaporation
- Maintien de l'humidité
- Prévention de la croissance des mauvaises herbes
- Protection du sol contre l'érosion
Les experts recommandent d'utiliser un paillis naturel, et non en plastique. Vous pourrez le réaliser vous-même, ou bien l'acheter prêt à l'emploi.
Retourner la terre, oui ! Mais pas n'importe quand, ni comment
Le retournement intensif du sol perturbe les écosystèmes souterrains en dérangeant les micro-organismes bénéfiques, insectes, vers de terre qui jouent un rôle essentiel dans la santé du sol.
Au lieu de la retourner complètement, penchez vous sur des méthodes alternatives telles que le "non-labour", ou le "semis direct". Ces techniques de culture consistent à semer les graines directement dans la couche supérieure de votre terre, ce qui vous évitera donc de la retourner.
Là aussi, le paillage peut devenir une alternative intéressante, à allier avec l'utilisation d'une grelinette qui viendra l'aérer, et éviter la perturbation des différentes couches du sol.