Lisa Hör - Publié le 17 février 2022
JARDINRAMA - C'est la durée minimum pour apaiser le flot de ses pensées. Et cela fonctionne avec ou sans jardin. Rempoter ses plantes ou se promener au parc, ça compte aussi.
"Le jardin touche à plein de choses, au soi, à la cuisine, à la santé... Quand on voit le jardin de quelqu'un, on a des clefs sur la personne qui l'entretient, sur ce qu'elle est en profondeur." C'est cette citation, dans un article du magazine l'ADN, qui nous a donné envie de faire connaissance avec Marie Carpentier.
Ou plutôt de la redécouvrir. Car Marie nous avait déjà partagé des conseils pour devenir autosuffisant avec son potager. Depuis quelques années, cette paysagiste de formation est coach jardin, avec son entreprise Marie Cultive. Formée aux techniques du jardinage environnemental, elle a souhaité aller d'avantage à la rencontre des jardiniers amateurs, à l'écoute de leurs envies et de leurs besoins.
Elle accompagne les particuliers dans le Finistère, pour une séance de jardinage ou un coaching tout au long d'une saison, pour installer un composteur ou planifier leurs récoltes, pour un projet précis ou simplement prendre confiance et se sentir mieux dans leur jardin.
Nous lui avons demandé de nous raconter les bienfaits du jardinage qu'elle observe au quotidien.
De l'intérêt de cultiver notre jardin
18h39 : On connaît tous, au moins en théorie, le pouvoir apaisant du jardinage. Mais concrètement, qu'observez-vous avec les personnes que vous accompagnez ?
Marie Carpentier : Ça vide carrément la tête ! Quand on jardine, on a l'esprit qui divague et en même temps on est hyper concentré sur ce qu'on est en train de faire.
Les personnes que j'accompagne sont rassurées sur leur pratique, cela leur permet de déstresser, de se dire : "Si je ne fais pas bien, ce n'est pas dramatique. Je ne vais pas tuer mon rhododendron si je le taille un peu trop cette année."
Très récemment, des gens m'ont dit qu'ils allaient s'inscrire à un atelier pour se réserver un moment à eux. Je dis aussi à certains de venir sans leurs enfants, car c'est le moment de faire une coupure. Même si c'est super le jardinage en famille ?
18h39 : Que représente le jardin pour vous, par rapport au reste de votre logement ?
Marie Carpentier : Pour moi, c'est un lieu d'expérimentation, qui attise la curiosité ; un lieu de défoulement, car j'y vais pour me vider la tête ; un lieu qui me sert à me nourrir, notamment pour les framboises ; un lieu d'observation, des oiseaux, des chats, de la biodiversité... Je trouve ça fascinant, comme de regarder un lavoir, un marais, ou une rivière, la nature est hyper intéressante à regarder, il y a cet aspect contemplatif.
Et puis dans mon travail, c'est aussi un support pour sensibiliser : les jeunes publics à l'environnement proche, et les adultes au jardinage au naturel et à notre impact sur la nature.
18h39 : Combien de temps devrait-on passer par jour à jardiner selon vous ?
Marie Carpentier : C'est très difficile de donner une durée, on peut rempoter des plantes et se sentir libéré. L'idée pourrait être de faire une petite tâche par jour : rempoter, tailler ses plantes ou juste, faire une ballade dans le parc du coin, observer. 30 minutes, c'est déjà pas mal.
On est issus de la nature et je suis persuadée qu'on a besoin de s'y reconnecter. Je ne dis pas qu'il faut faire des câlins aux arbres (quoique si ça vous amuse, allez-y !), mais de se rendre compte que la nature a un cycle, et que l'on peut suivre ce cycle des saisons.
Et si vous n'avez pas de jardin ?
Sur un balcon aussi, vous pouvez cultiver un potager abondant. La preuve en images :