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CONSEILS - Si vous habitez en lisière de forêt, cyprès vert et cotonéaster sont à éviter. Mieux vaut opter pour le pittospore du Japon pour vos haies.

Mis à jour le 16 mai 2023.

Les propriétaires de maisons aux abords des forêts du sud de la France doivent débroussailler chaque année. Mais ce n'est pas le seul moyen de prévenir le risque incendie.

En plus de cette obligation légale, l'Irstea (l'institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture) recommande de faire attention aux plantes ornementales des jardins.

En effet, un incendie de forêt peut se propager à un jardin tout proche, par la chaleur ou la projection de végétaux enflammés. Les haies constituent alors une trame, qui conduit le feu jusqu'à la maison, puis d'une habitation à l'autre.

Comment réduire ce risque ? Pas de règle officielle, mais Anne Ganteaume, spécialisée dans l'inflammabilité et la combustibilité des végétaux à l'Irstea d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a élaboré un guide, mis à disposition des particuliers sur internet.

Toutes les plantes brûlent, mais pas à la même vitesse, ni avec la même intensité. L'équipe de chercheurs a donc étudié l'inflammabilité et la quantité de combustible que présentent quinze espèces ornementales parmi les plus présentes en Bouches-du-Rhône.

Voici les conseils que l'on peut en retirer pour choisir les plantes les moins inflammables et les positionner correctement autour de la maison.

Les plantes à éviter et celles à privilégier près de la maison

Les plantes à éviter près de la maison :

  • le cotonéaster : ses feuilles fraîches et celles qui sont fanées et tombées à terre - aussi appelée litière - forment une masse importante de combustible, qui est très inflammable.
Cotoneaster.

Cotoneaster. © Getty Images / Sergeyryzhov

  • le bambou : ses feuilles fraîches sont moyennement inflammables, mais sa litière, elle, est très inflammable. Le bambou produit une grande masse de combustible.
  • le photinia de fraser : comme pour le bambou, ses feuilles fraîches sont moyennement inflammables et sa litière est très inflammable. La quantité de combustible est très importante.

© Photinia Getty Images

  • le cyprès vert ou d'Italie : présente un risque incendie extrême car les feuilles mortes restent coincées dans l'arbre et s'accumulent. Cela forme une masse de combustible et le tout est très inflammable.
Cyprès vert.

Cyprès vert. © Wikicommons

Les plantes peu inflammables à privilégier :

  • le pittospore du Japon : il a tout bon ! Feuilles fraîches et litière très peu inflammables, peu de combustible.
Pittospore du Japon.

Pittospore du Japon. © Getty Images / Tc397

  • le laurier-cerise ou amande : feuilles fraîches moyennement inflammables, litière peu inflammable et peu de combustible. C'est l'espèce la plus intéressante après le pittospore du Japon, parmi les plantes étudiées.
Laurier cerise.

Laurier cerise. © Getty Images / MiaZeus

Mais tout n'est pas noir ou blanc. Pour les autres plantes étudiées (cyprès bleu, fusain du Japon, laurier rose...), la classification de l'Irstea est moins catégorique (certaines plantes peuvent êtres moins inflammables mais produire beaucoup de combustible par exemple).

Pour en savoir plus sur les plantes de votre jardin et déterminer le risque d'incendie, vous pouvez utiliser la méthode détaillée dans le guide. Les bonnes questions à se poser sont listées, photos à l'appui.

Aménager sa haie pour limiter le risques incendie

Plus encore que le choix des plantes, l'organisation de la végétation autour de la maison est essentielle.

  • Dans la mesure du possible, évitez de planter des haies trop proches de la maison. "Nos recherches montrent que, dans l'idéal, il ne devrait pas y avoir de linéaire de combustible dans un rayon de 10 mètres autour de la maison", détaille Anne Ganteaume.
  • À défaut, prévoyez des coupes dans les haies. "Cela va ralentir la propagation du feu, voire l'arrêter."
  • Si la haie comporte des espèces inflammables, alternez avec des espèces moins inflammables, comme le pittospore du Japon ou le laurier-cerise.

Bon à savoir

Le Code forestier fixe une obligation légale de débrousaillement  (OLD) dans les régions à haut risque de feux de forêt et de végétation. Pour savoir si vous êtes concerné-e, vous pouvez contacter votre mairie, votre préfecture ou retrouver tous les départements et communes concernées sur le site du service public ou sur Géoportail.