Rénovation d'une maison des années 30 en mode vintage

ANNEES 30 GLORIEUSES - Passionnée de vieux meubles et de brocantes, Sarah a rénové cette ancienne maison en la conservant dans son jus le plus possible, une réussite.

Les belles histoires de rénovation commencent presque toujours par une heureuse coïncidence. C'est le cas de la maison de Sarah et Adil, située dans le département de la Loire à une heure de Lyon : alors qu'elle cherche un logement en location, Sarah tombe sur cette maison qui lui plaît, mais dont l'ampleur des travaux la décourage. "Je me dis que s'ils la vendent, ok, mais ça n'avait pas d'intérêt de louer", se souvient-elle. Coup de chance, deux jours plus tard, les trois soeurs propriétaires la mettent en vente sur Le Bon Coin !

Certes, la maison n'est pas en ruines et elle présente une belle surface (140m² habitable, 300 m² avec la cour et le jardin), mais elle a besoin d'une bonne rénovation. "C'était une bonne configuration, nous détaille Sarah, avec trois chambres en haut, une en bas, il y avait déjà du cachet, de la hauteur sous plafond, un escalier en bois avec 6m de haut, du parquet, des moulures, pas dans le salon mais dans les chambres." Avec un budget de 40 000 euros environ, le défi est de taille, et c'est pourquoi il prendra plus de deux ans.

Sarah et Adil repensent l'espace, ils condamnent provisoirement les toilettes à l'étage, transforment une chambre du premier en bureau, aménagent celle du bas en salle de jeu pour leur fille de 6 ans, et construisent une seconde et minuscule salle d'eau à côté de la cuisine, à la place d'une pièce sans utilité. Au final, les gros travaux ont concerné tous les murs, certains sols, les deux salles de bains, et la cuisine. Le salon, lui, fait partie d'une extension de la maison plus récente, donc en meilleur état.

Si des artisans ont réalisé les gros travaux des salles de bain et certaines fenêtres (de grandes fenêtres de 2,50 m de haut), l'essentiel de la rénovation a été réalisé par Adil, le mari de Sarah, une bonne manière de faire des économies de budget. Et les murs ? "Quand on fait l'enduit soi-même c'est pas le plus cher ! nous explique-t-elle. Le souci c'est que ça prend du temps car mon mari est très perfectionniste, il fait dix mille passes d'enduits. Ce n'est pas son métier, il est bricoleur de base, mais il a appris sur le tas." 

Avant, la cuisine était coupée en deux par un retour bar, que Sarah a souhaité retirer. Il a fallu aérer la pièce, retirer les meubles du haut pour les remplacer par des étagères ouvertes et décoratives. En termes de rangement, rien n'a été perdu, car la cuisine a pu être allongée suite à la suppression d'une porte donnant sur la pièce à côté, ce qui a permis d'ajouter du linéaire et des meubles bas.

Les salles de bains sont élégantes et minimalistes, couleur rose crépuscule sur les murs et faïence terrazzo pour la petite, couleur blanche sur les murs, crédence verte et carrelage blanc à losanges noirs pour l'autre, miroirs en arche pour les deux. Même si ça paraît simple, en réalité, les choix de Sarah n'étaient pas si faciles à trouver : "Les magasins de carrelage ont été sympas, le sol, on en voit beaucoup plus aujourd'hui, mais il y a deux ans et demi dans une petite ville, c'était introuvable ! Ils sont allés sur un catalogue d'un fournisseur italien."

Idem pour la crédence de la salle de bains et celle de la cuisine, ces longs et très fins carreaux rectangulaires blancs : impossible à dénicher ! Là encore, c'est le fournisseur italien qui sauve la mise ! "J'y suis retournée pour changer la couleur des joints... je crois que j'ai gagné le prix de la cliente la plus chiante de l'année 2019 à cause de ça !" rigole encore Sarah. On l'a bien compris : Le design, le style et la déco de la maison, c'est plutôt l'affaire de Sarah, qui documente ses choix avec beaucoup d'humour sur son compte Instagram.

"Pour les couleurs je suis un peu trouillarde, j'ai remplacé le jaune moche de la cage d'escalier ou les papiers peints que les propriétaires avaient collé partout par du blanc, confie-t-elle. C'est surtout les meubles qu'on a travaillés, et les crédences. Je regarde Instagram et Pinterest, j'avais plein de tableaux d'inspiration, et j'ai harcelé les gens dans les magasins de carrelage pour qu'ils trouvent ce que je veux."

Côté meubles donc, c'est le vintage qui prime, pour conserver la maison dans son ambiance entre-deux-guerres. Sarah passe du temps chez Emmaüs ou surfe sur Le Bon Coin, avec une règle d'or : appeler le plus vite possible ! C'est comme ça qu'elle a mis la main sur la belle enfilade qui trône dans son salon. "C'était une dame qui vidait une maison, à 15 minutes de chez nous dans la campagne… elle était contente de me voir si enthousiaste ! J'achète beaucoup de chaises, pour la cuisine, le salon, plein de trucs que je stocke également dans le garage en attendant de leur trouver une place."

Au-dessus de l'enfilade, on remarque un tableau, on lui en demande la provenance... et là, surprise ! "Ce n'est pas un tableau, s'exclame Sarah, c'est la Frame de Samsung ! [Une télévision qui peut afficher une oeuvre d'art à la demande pour se fondre plus élégamment dans un décor, ndlr]. Je ne voulais même plus de télé au départ, ça m'agaçait de faire la déco en fonction de ça, mais je ne regrette pas du tout d'avoir choisi cette option !"

Le challenge pour Adil et Sarah, maintenant, c'est de concevoir des toilettes rétro dans le style de la maison ! "On essaye de rénover dans l'esprit de la maison, conclue-t-elle. Parmi les autres détails qui nous ont fait rire en arrivant, dans la chambre de la petite, il y a un gros lavabo style art déco dans le placard, c'est typique de l'époque. On s'est demandé si on l'enlevait, mais en fait non, il fallait le garder ! Pareil pour les grands placards très beaux dans l'extension années 80, c'est très pratique en fait."

Et les finitions qui ne sont pas terminées, couloirs, toilettes, un bout de la cuisine, où peut-on les voir ? "Nulle part, prévient-elle, sur Instagram je ne montre que ce qui est fini !" C'est donc ça, le secret des bons comptes.