Jessica Parquet - Publié le 19 juillet 2024
HOME TOUR - Une ambiance teintée par l'éclectisme des voyages, un air de cottage anglais et un brin de fantaisie. Dans un ancien presbytère, l'architecte Aurelia Rostand imprègne les lieux du charme de la campagne, saupoudré d'un twist déco qui invite au dépaysement.
Au cœur d'un petit village de la Seine-et-Marne, accolé à l'église, se trouve un ancien presbytère. Si les propriétaires ont vite été séduit par le potentiel de cette maison de campagne, il n'en reste pas moins qu'un travail titanesque de remise en état doit être fait. Isolation, rénovation, décoration... Tout est à reprendre. Pour les accompagner dans leur projet, ils font appel à l'architecte Aurélia Rostand qui aura alors pour mission de transformer cette ancienne bâtisse en un cottage anglais revisité. Oscillant entre la maison de vacances, le cabinet de curiosités et le carnet de voyages, l'architecte nous révèle les dessous de cette rénovation haute en couleurs. Visite.
Sommaire :
Une maison de vacances qui invite au voyage
1. Un salon de campagne entre cabinet de curiosités et carnet de voyages
Lorsque les propriétaires font l'acquisition de cet ancien presbytère Seine-et-Marnais, l'atmosphère y est tout sauf accueillante. Carrelage vieillissant, espaces sombres, poutres omniprésentes et problèmes d'isolation... Bref, une maison qui n'invite clairement pas à venir trouver le repos à la campagne.
Pour donner cet air de maison de campagne anglaise, le twist en plus, un travail de rénovation, d'isolation et de luminosité a été opéré. Dans un premier temps, les poutres au plafond, sombres et imposantes, ont été blanchies à la peinture, et celles à la verticale, brossées puis nettoyées. Au sol, le carrelage effet tomettes a été remplacé par un parquet en chêne clair. Reste ensuite à lui conférer une identité visuelle, pour lui insuffler cette âme chaleureuse typique des maisons de village.
Sous l'œil aguerri d'Aurélia, le salon se métamorphose. Exit la déco impersonnelle, bonjour le melting-pot de styles, matières et textures. Une tapisserie florale habille les murs dans une ode à la nature, tandis que le mobilier chiné, marie velours, tweed, cuir, bambou, marbre et léopard. Un voyage visuel qui retranscrit les influences des Indes anglaises aimées des clients.
2. Une cuisine-salle à manger qui marie modernité et charme de l'ancien
La cuisine, sombre, peu fonctionnelle et mal agencée a été repensée en même temps que la salle à manger. Résultat, les deux espaces ont été réunis en une seule et grande pièce lumineuse et conviviale. Dans le cahier des charges, les propriétaires souhaitaient une cuisine moderne mais revisitée avec le charme de l'ancien.
Afin d'ajouter ce cachet d'antan à une cuisine contemporaine, un cadre mouluré a été choisi pour habiller les façades des meubles, complétées par une partie vitrée pour rappeler les anciens vaisseliers. Si les poutres au plafond ont été poncées puis teintées de blanc, les murs eux, se parent d'un habillage en lambris peint. Au sol, l'architecte a fait le choix de marier des carreaux de ciment à du parquet, pour un effet dynamique et authentique.
Une fois les revêtements revus et corrigés, un soin tout particulier a été observé sur les détails et le mobilier. Évier en timbre d'office, robinetterie rétro, poignées coquille sur les meubles, éclairages en porcelaine ou encore vaisselle ancienne au mur, ce sont ces détails qui peaufinent l'essence même de cette cuisine d'inspiration vintage.
L'espace repas quant à lui, fait désormais face à la cuisine et se laisse entrevoir du salon au travers des poutres. Pour conférer aux lieux cette identité de cottage anglais, le mobilier a été finement chiné. Ainsi, une table de ferme, des assises en rotin et un banc retapissé de motifs exotiques ancrent l'esprit suranné à la pièce.
3. Des salles de bains au charme d'antan
Une revisite complète en une version années 30 a également été observée dans les salles d'eau. À chaque étage, une salle de bains pour deux chambres. Comme le reste du presbytère, ces pièces méritaient un sérieux rafraîchissement. Sans pour autant se départir de son ADN vintage, le total look rétro-campagne réveille avec charme ces espaces où il fait désormais bon se détendre.
Si au premier étage, la salle d'eau s'offre une douche moderne avec une paroi de verre, la seconde, située au dernier étage reprend les mêmes codes, à la différence près, que la paroi vitrée laisse place à la fameuse baignoire à pattes de lion. Élégance et charme d'antan sont au rendez-vous.
Ainsi, tous les codes à l'ancienne nous plongent dans une ambiance désuète des plus confortables : lavabo et baignoire sur pied, accessoires en porcelaine, robinetterie rétro et miroir biseauté. Les murs s'habillent d'un d'un papier-peint floral et à mi-hauteur de lambris blanc en bois, non sans rappeler le style des campagnes anglaises. Tandis qu'au sol, un carrelage noir et blanc à cabochon dynamise sans fausse note la pièce.
4. Des chambres au style campagne pour se ressourcer
Austères, les anciennes chambres de ce presbytère invitaient à un repos monacal, toute notion de confort superficiel. Afin de révéler l'âme des lieux, l'architecte Aurélia Rostand décide de consacrer une identité propre aux quatre chambres du cottage. Rose, vert, azur et bleu nuit se répondent de part et d'autre de la maison. À chaque étage, deux chambres se font face, chacune se rappelant l'une à l'autre.
L'escalier dessert en premier lieu, à gauche, la master bedroom. De son rose rhubarbe, elle impose un lit majestueux qui invite au repos. Le mobilier chiné en rotin et les portes en bois conservées de l'ancienne armoire, rappellent l'essence de la maison de campagne. Des rideaux à motifs fruités vert et orange, apportent un zeste acidulé à la pièce. À droite, une chambre vert sauge, a été pensée à l'identique. Pour chacune, un soin tout particulier a été fait sur les matériaux français. Les têtes de lit, réalisées sur-mesure ont été gansées de cuir, coordonnées aux couleurs des parures de lit, et conçues en deux matières : un velours épais au recto et un coton de lin au verso.
Après l'ambiance cossue des chambres du premier étage, une fois le dernier palier atteint, l'atmosphère devient enchanteresse, et plonge les chambres au cœur de la forêt. Telle la Peau d'âne de Jacques Demy, Aurélia imagine une chambre aussi belle que le jour, et une autre reflétant la douceur de la nuit. Des papiers peints en tête de lit offrent à la vue des paysages forestiers, peuplés de cerfs et de biches. Une réinterprétation audacieuse et décalée de la maison de campagne qui invite ses occupants à plonger dans un univers relaxant et dépaysant.
© Lucile Pillet
