Anaïs Farrugia - Publié le 21 septembre 2022
NAGER BIO - Vous désirez un décor aquatique naturel en continuité avec votre jardin et avec une empreinte écologique moindre ? Voici la solution.
Un trou, une bâche, des graviers, de l'eau, une pompe et des plantes... La piscine naturelle est une alternative intéressante à la piscine traditionnelle car elle n'utilise pas de produits chimiques et se veut plus respectueuse de l'environnement. On peut même parler de piscine vivante, intégrant parfaitement la faune et la flore dans un décor existant.
L'ensemble des animaux qui sont déjà présents sur le terrain et les plantes qui vont filtrer l'eau peuvent librement nager ou pousser à l'intérieur du bassin. Bref, ne vous étonnez pas de trouver des grenouilles, araignées d'eau et autres notonectes, aussi appelées abeilles d'eau, dans votre piscine quand vous allez vous baigner !
1 – Orientation, marquage de la forme et tracé du bassin
Le choix de l'emplacement de la piscine doit comprendre certaines caractéristiques de votre terrain, notamment l'emplacement des grandes plantes, le type de sol, la direction du vent et la pente. Ainsi, il n'est pas recommandé de construire une piscine à proximité de grands arbres, en particulier le peuplier, le saule ou le marronnier. En période sèche, leurs racines tentent d'atteindre l'eau et peuvent endommager l'étanchéité de la piscine. Aussi, les feuilles des arbres, une fois tombées dans le bassin se décomposeront si elles ne sont pas retirées rapidement et contribueront au développement d'algues vertes.
Un sol argileux pour le site de votre piscine peut constituer un avantage. Il est pratiquement imperméable et c'est avantageux si la couche d'imperméabilisation venait à être endommagée. Aussi, avec le vent, les feuilles et autres végétaux à proximité de la piscine peuvent s'accumuler à l'intérieur de l'eau. Vous devrez donc avoir un tuyau de débordement, voire deux, dans les coins, pour conduire les débris dans le drain.
La forme de votre bassin doit pouvoir se fondre dans le décor naturel qui l'entoure et ainsi conserver cet aspect de bassin naturel.
2 - Creusage de la forme et pose de la bâche
Certaines étapes délicates comme le terrassement peuvent évidemment être sous-traitées. Mais les plus bricoleurs pourront s'initier à la maçonnerie si vous souhaitez vous occuper vous-même de la séparation des deux bassins (baignade et lagunage, cf. plus bas) par un mur en béton, sous le niveau de l'eau ou pour faire des escaliers.
L'étanchéité est une étape cruciale. Vous pouvez par exemple utiliser une membrane EPDM qui se pose sur un sol tassé, débarrassé des cailloux et des racines. Elle épouse parfaitement les formes du bassin et est neutre pour la faune et la flore. Vous pouvez la tapisser d'un lit de pierres ou de gravier et utiliser du ciment et du béton, si vous avez choisi de monter des murs en dur ou des bassins préformés. Pour compléter, vous pouvez utiliser de l'argile, si votre terrain est argileux. Il faut alors une couche de glaise d'environ 10 centimètres, soigneusement damée.
3 - Installation du système de filtration mécanique
Après avoir défini le lieu d'implantation de la piscine, vient le moment de déterminer celui du local technique. Le but est de le positionner pour qu'il soit en adéquation avec le projet global. Dans l'idéal, le local technique se situe entre 5 et 10 mètres du bassin, sous la ligne d'eau, pour optimiser le système de filtration. Il abritera et protégera les principaux équipements de filtration de votre bassin. La difficulté reste qu'il soit le plus discret possible.
À l'intérieur, il vous faudra installer une pompe qui fonctionne 24h/24 pour créer un courant. Elle évite à l'eau de stagner et favorisera l'échange entre les deux bassins. L'installation d'une cascade ou un ruisseau qui sont des éléments favorables à l'oxygénation de l'eau.
Utiliser un système de filtration mécanique permet de soulager le biofiltre. On parle de « filtration hybride », car combiner la lagunage et la pompe mécanique permet de conserver une eau saine et l'aspect naturel du bassin.
4 - Aménagement des végétaux
La piscine est séparée en deux, avec la partie baignade et la partie lagunage elle-même composée en trois zones distinctes : la zone de filtration ou de décantation, la zone de régénération dite aussi zone de nettoyage des micro-organismes et la zone de saturation de l'oxygène (une cascade, par exemple).
Dans la zone de lagunage, le choix des plantes est très important. Ainsi, les plantes épuratives assurent le rôle de filtration naturelle en absorbant les métaux présents dans l'eau, responsables de la prolifération des algues. Et les plantes oxygénantes contribuent à un bassin limpide. Elles peuvent être disposées directement dans la terre ou dans des pots.
La purification de l'eau dans les piscines naturelles s'effectue dans le carter, une cuve à l'intérieur de la pompe. L'eau purifiée est séparée et les particules lourdes se déposent. Ensuite, l'eau passe à travers la structure fibreuse des racines des plantes, qui agissent comme des filtres, éliminant la saleté et les excès d'éléments nutritifs dans l'eau.
5 - Mise en eau
Pour remplir votre piscine, l'idéal est d'utiliser l'eau de pluie ou celle d'un puits pour qu'elle soit la plus naturelle possible.
Aussi, il faut penser à l'aménagement autour de la piscine, en gardant bien en tête que le tout doit se fondre dans le décor. Une terrasse ou plage de piscine, peut être réalisée avec différents matériaux : béton, bois, dalle ou pierre.
Quelles différences avec les piscines traditionnelles ?
• Un coût en moyenne plus élevé
• L'eau de la piscine ne peut pas être chauffée
• Le respect des ressources en eaux et le développement de la biodiversité
• L'aspect et la couleur se fondent dans le décor de façon esthétique
• Pas d'irritation de la peau car pas de sel et de chlore
• Pas soumise à l'imposition