Stella Orsini - Publié le 23 août 2021
TRAVAUX - Infiltrations, moisissures, humidité excessive... Qui du locataire ou du propriétaire doit se charger de financer les réparations ?
La moisissure n'envahit pas les murs par hasard. Si vous constatez d'éparses taches noires le long des plinthes ou sous le papier peint du salon n'attendez pas qu'elles disparaissent par elles-mêmes, elles ne le feront pas, il vous faudra mettre la main à la pâte !
Qu'elle soit liée à la construction ou à l'utilisation, la moisissure se développe grâce à la symbiose de plusieurs facteurs : un fort taux d'humidité (au-delà de 70 %), des éléments nutritifs (comme des champignons) et la température ambiante. Avant d'envoyer des lettres recommandées et de vous ronger les sangs, il convient tout d'abord de déceler la cause. Car c'est elle qui saura vous aiguiller quant au responsable des futurs travaux.
Une question d'entretien et de réflexes
La première chose à faire c'est de questionner ses réflexes d'aération. Car chez soi, une chose est sûre : l'eau circule ! Vous prenez des douches ou des bains, vous étendez votre linge humide à sécher, vous faites bouillir de l'eau pour les pâtes, faites la vaisselle, sans compter que votre corps peut libérer jusqu'à 2 litres d'eau par jour à travers la respiration ou encore la transpiration.
Seule solution pour faire évacuer cette humidité excessive : ouvrir grand les fenêtres. En somme, il est indispensable de chauffer suffisamment et d'aérer son logement régulièrement, au moins 15 minutes chaque jour, même en hiver et même si votre logement possède une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée).
Sachez que si les moisissures résultent d'un manque d'aération du locataire, les travaux risquent de ne pas être pris en charge par les assurances, vous serez donc seul responsable du sinistre. Dans ces cas-là, mieux vaut prévenir que guérir.
Une cause extérieure ?
L'absence d'aération et les effets de la condensation ne sont pas les seules explications à des soucis de moisissure. S'ils sont la conséquence d'un dégât des eaux ou d'une infiltration, l'assurance habitation du locataire en cause peut indemniser les travaux.
Bon à savoir : dans les cas d'un dégât des eaux, d'après la convention IRSI (la convention d'indemnisation et recours des sinistres immeubles), les frais de recherche de fuite sont pris en charge par l'assurance habitation du locataire chez qui elle a été décelée.
D'autres éléments peuvent expliquer les moisissures : une mauvaise isolation, une canalisation qui fuit, des outils de fabrication médiocres, un champignon dans les fondations, des remontées capillaires de l'eau ou même une défaillance de la toiture. Dans ces cas-là, c'est au propriétaire de faire les démarches pour réparer son bien.
Et dans tous les cas, c'est au propriétaire ou à la co-propriété qu'incombe de faire expertiser le problème !