Lisa Hör - Publié le 27 mai 2017
INNOVATION - Fermentalg et Suez expérimentent des puits de carbone qui absorbent le CO2 de l'atmosphère. Ils sont camouflés en colonnes d'affichages.
Les micro-algues à l'intérieur de l'une seule de ces colonnes installées au c?ur des villes, pourraient capter une tonne de CO2 par an. Soit la puissance d'épuration de 100 arbres.
C'est ce que promet Fermentalg, une société de biotechnologie industrielle spécialisée dans la production d'huiles, de protéines et de pigments issus des micro-algues, qui développe cette innovation avec le groupe Suez.
Il s'agit de puits de carbone : des réservoirs qui absorbent et séquestrent le CO2 de l'air ambiant.
Ce système est actuellement en test au sein de la station des traitement des eaux usées à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Et une colonne doit être expérimentée dans le 14e arrondissement de Paris cet été.
Cela pourrait permettre de minimiser les pics de pollution, mais pas seulement.
Comment les micro-algues peuvent-elles purifier l'air des villes ?
De l'extérieur, cela ressemble à des colonnes Morris : ces colonnes sur lesquelles sont affichées les spectacles dans la capitale. Sauf que celles-ci sont remplies d'eau et de micro-algues.
Ces dernières captent le CO2 par photosynthèse, comme elles le font dans l'océan.
Elles rejettent en contrepartie de l'oxygène et de la biomasse, une forme d'énergie renouvelable.
La biomasse serait envoyée dans une station d'épuration, via le réseau d'assainissement de la ville, pour être transformée en biogaz (un gaz produit par la fermentation de matières organiques).
Si l'on multipliait les puits de carbone de ce type, ils pourraient en plus de dépolluer l'air, produire une énergie verte, qui servirait aux habitants à se chauffer, s'éclairer, cuisiner.
Fermentalg et Suez cherchent aussi à savoir si les micro-algues peuvent capter d'autres polluants atmosphériques. De quoi nous éviter de tous nous promener avec notre purificateur d'air personnel ?