Clémence Leleu - Publié le 10 avril 2017
ZÉRO-DÉCHET - Dans son ouvrage Les Épluchures, Marie Cochard dispense des conseils en tout genre pour éviter que les épluchures ne finissent dans votre poubelle. Interview.
Après avoir travaillé pour un magazine de décoration et d'art de vivre, Marie Cochard, journaliste, s'est lancée dans la rédaction du livre Les Épluchures, en parallèle de son blog, La cabane antigaspi.
On y trouve recettes de cuisine, astuces beauté et conseils à destination des jardiniers, le tout avec une seule matière première : les épluchures de fruits et légumes. Artichaut, citron, ananas, tous livrent leurs meilleurs secrets. Mais ce n'est pas tout, on y trouve aussi quelques DIY et des portraits d'entrepreneurs qui se sont lancés grâce aux épluchures.
Comment est né votre intérêt pour les épluchures ?
Avec ma famille, nous avons déménagé dans une maison avec un jardin et nous avions envie de nous lancer dans la création d'un potager. Mais nous n'avions pas de composteur. Je me suis alors demandé s'il n'existait pas une alternative, afin que les épluchures ne finissent pas à l'incinérateur.
Je me suis alors souvenu de mon grand-père qui ne jetait rien et qui utilisait les épluchures pour tout un tas de choses. J'ai donc décidé dans un premier temps de rencontrer certains de ses amis qui sont encore en vie afin d'échanger avec eux et ensuite de compiler leurs témoignages dans un ouvrage. C'est ainsi qu'est né Les Épluchures, qui traite aussi bien de recette de cuisine que d'astuces pour le jardin ou de conseils beauté.
© Margaux Vié
Quelles idées et rencontres vous ont le plus marquées ?
En agrandissant le cercle des témoignages à mes amis qui vivent aux quatre coins du monde, j'ai pu en apprendre plus sur le traitement des épluchures dans les autres pays. Par exemple, en Nouvelle-Zélande, on mange la peau du kiwi ! Et en Roumanie, les oreillers sont garnis avec des pelures d'ail. Plus intéressant encore, en Espagne et en Italie, les noyaux d'olives servent de pellets (c'est-à-dire de combustible pour les poêles à bois, ndlr). Ils possèdent une capacité chauffante supérieur au fuel !
De fil en aiguille j'en suis également venue à rencontrer des gens que je ne connaissais pas du tout, à l'instar de Natasha. J'ai fait sa connaisse sur un marché lyonnais. Par passion pour les fanes de légumes, elle est devenue traiteur anti-gaspi. C'était une rencontre haute en couleurs et en saveurs, puisqu'après l'avoir interviewée et photographiée, nous avons improvisé un déjeuner à partir de fanes de navets dans sa cuisine. Je m'en souviens encore !
Quels enseignements en avez-vous tiré ?
Ce que je trouve beau, c'est de pouvoir régler des problèmes modernes, comme le gaspillage, avec ce que faisaient les anciens. On est dans la transmission de savoir.
L'idée n'est pas d'être passéiste, mais d'innover en retrouvant le bon sens.
Les trois idées préférées de 18h39 :
- La super banane : les peaux de banane font des merveilles. Elles ravivent le cuir (chaussures, canapés ou encore vêtements), il suffit de frotter l'intérieur de la peau sur le cuir puis de passer un chiffon doux afin de le lustrer. Elles permettent aussi de nettoyer CD ou DVD, sans risquer de l'endommager.
- Les carottes magiques : si l'on plonge les têtes de carottes dans un petit pot empli de terreau (près d'une source de lumière), on verra, 3 semaines plus tard, de nouvelles carottes repousser. On les replante ensuite en pleine terre.
- Les pouvoirs du citron : le citron capture les mauvaises odeurs, celles qui imprègnent vos mains après avoir fait la cuisine, ou encore celles du frigo. Frottez-vous avec des écorces ou placez-les dans les portes du réfrigérateur. Astuce supplémentaire : disposez des écorces au fond de la poubelle.
